Cette page a pour but de caser tout ce que je ne sais pas encore mettre ailleurs...
Par exemple des réflexions, hypothèses que j'essayerai de confirmer sur l'histoire de St Martin, des détails trouvés dans des documents (livres ou journaux) qui n'ont pas vraiment leur place ailleurs, les prémices d'une nouvelle page que j'hésite à produire, de l'actualité...
Table des entrées de la page
La "Reconnaissance de l'an 1684" renferme les droits et usages accordés aux habitants de Saint Martin Lys par l'archevéché de Narbonne, propriétaire de Saint Martin et de ses forêts depuis la session par Saint Pons de Thomière de toutes les possessions de l'ancienne abbaye de St Martin à Narbonne.
Plusieurs articles du registre des affaires communales font mention ou détaillent certaines closes de cette "Reconnaissance : "
Cette reconnaissance a été présentée aux différents procès intentés par la commune pour faire respecter ses droits d'usage contre les maîtres des forges de Gincla (Rivals et Poulharies), Puis contre la comtesse Fabre (voir par exemple le Procès Rivals contre commune de Saint Martin de Taissac du 30 juin 1825)
Malheureusement, je n'ai à ce jour pas eu accès à cette Reconnaissance et ne sais pas comment y accéder...
Si vous avez une idée ? Je serai très interessé de pouvoir consulter ce document.
L'abbé Boudet était le curé de Rennes les Bains quand l'abbé Saunière était curé de Rennes le Château. Aussi les chasseurs du trésor de Rennes ont recherché des clefs dans les ouvrages de l'abbé Boudet, partant du principes que les deux curés partageaient le même secret.
La découverte que je viens de faire du livre d'Axat que l'abbé Boudet à rédigé avant son décès au début du 20° Siècle a été une révélation pour moi même si je n'ai pas encore eu l'occasion de tester la théorie sur d'autres lieux dits de Saint Martin
Le livre d'Axat a été publié dans l'Alphabet Solaire - introduction à la langue universelle avec des textes inédits de l'Abbé Boudet - par Jean-Luc Caumeil et Jacques Rivière - ouvrage que m'a offert mon cousin.
La théorie de l'abbé Boudet est simple :
De nombreux lieux-dit ont des dénomminations antérieures à l'occupation romaine, dénomminations transmises par la tradition orale.
Pour retrouver l'étymologie de ces lieux-dit il ne faut donc pas la chercher dans langue romane mais plutôt dans la langues des peuples occupants l'espace avant n'annexion par les romains => donc dans une langue celte.
Quelle langue d'aujourd'hui aurait gardé les sonnorités les plus proches de cette langue celtique d'origine ? Pour l'abbé Boudet aucun doute il s'agit de l'anglo-saxon (l'anglais sans les mots d'origine française...).
Pour démonter sa théorie, l'abbé l'a appliqué à de nombreux lieux-dit autour d'Axat
Et même si certains cas sont un peu tirés par les cheveux, pour de nombreux cas le résultat est bluffant
Dans ce paragraphe je vais donc noter tous les lieux-dits relevé par l'abbé sur Saint Martin
Et ma mission suivante sera de trouver moi même des lieux-dit de Saint Martin ayant vraissemblament une origine celte (autre que Artauzoul puisque déjà authentifié par plusieurs sources...)
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Par rapport à l'origine de "Lys", (précédemment "Lis" et encore avant "Lez")
lees : sédiments
"...le terrain de sédiment du petit vallon de Saint-Martin-Lis,... en aval des gorges de la Pierre-Lis, est dû aux mêmes causes, puisqu'il présente une composition analogue [amas de limon, de sable et de galets retenus par les gorges]. Ceci corrobore l'appellation de Saint-Martin-Lis ou Saint-Martin-du-Lez, nom sous lequel était anciennement connu ce village"
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Par rapport au nom originel de la vallée où fut implanté le monastère de Saint Martin
"Mais autrefois, nombreuses étaient les difficultés du passage; précipices affreux, sentiers abruptes montant et descendant en zig-zag où un faux pas entraîne à une chute mortelle, tous les obstacles des sauvages montagnes. Il est naturel que le nom du lieu garde l'impression de toutes ces misères :
Valcarne: walk (oualk) - subst. marche, traversée.
hardeness-subst. difficultés.
Les SS sont tombés.
Construction gramm. du génitif saxon:
walk hardeness = difficulté de passer."
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Par rapport au ruisseau Aliès limite entre Axat et Saint Martin jusqu'au Pont d'Aliès confluant avec l'Aude
Allièz - alley (alli) subst. passage.
- case (ize) subst. facilité, liberté.
Construction gramm. du génitif saxon:
Alley case = facilité du passage."
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Le ruisseau d'Alliès, à la limite extrême nord de la commune d'Axat, doit recevoir la même traduction. Il est longé par le chemin du pays de Fenouillèdes.
Par rapport au lieu dit de Saint Martin "La Salino", n'aurait rien avoir avec une saline (extraction de sel) mais :
"elle équivaut à la désignation d'un terrain éminemment propre aux céréales :
Salino - sow, semence,
- lean, verbe empl, subst., avoir du penchant pour.
Construction grammaticale du génitif saxon:
Sow lean = avoir du penchant pour la semence"
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Par rapport au lieu dit de "la Gamasse"
"Tel n'est pas le bois de la Gamasso, Favorisés dans leur développement par l'exposition du nord, par une couche de détritus substantiels, les arbres et les buissons y forment des taillis épais, où abondent et se croisent dans un inextricable désordre les houx, les aubépines, les églantiers au pied des chênes, des hêtres, des érables et de rares sapins. La puissance de végétation y est si grande qu'en vain le bois fut rasé il y a quarante ans et charbonné impitoyablement : il a poussé plus dense que jamais, se développant presque à vue d’œil, avec un repeuplement inouï d'arbres et d'arbustes.
Un sentier traversait autrefois le fourré et dans cette unique voie de communication, nécessairement fréquentée, il y avait de la difficulté à passer dans ces bois sombres encombrés par les branches des taillis.
Gâmass-o - goad, subst. épine.
- mass, subst. masse.
Construction gramm, génitif saxon (assim, du d)
Goad Mass masse dépines."
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Par rapport à l'"Ilhe du Pont d'Alies" et à "Lillette"
"Les plats-bords de rivières, tantôt à droite, tantôt à gauche portent en général le nom d'llhe. On serait tenté d'admettre à première vue, pour ce mot la descendance de insula, le terrain ainsi nommé pouvant avoir eu pour origine des attérissements. Dans les pays de montagne, comme la haute vallée de l'Aude, la nature s'oppose à des dépôts de ce genre; les eaux coulent au fond des vallons, enserrées dans un lit d'où elles ne peuvent échapper, entraînées par une forte pente: pas de grandes alluvions par conséquent. L'Ilhe est plutôt un terrain plat mis en opposition avec celui des pentes, qui s'appelle le Soula ou le Sack, selon qu'il est exposé au midi ou au nord; et ce mot se prête alors à une interprétation plus satisfaisante et plus conforme à la vérité.
Ile (aïle), bas-côté.
Ainsi l'llhe du pont d'Alliés, terre plane profonde, assez riche, sur la rive gauche de l'Aude, à un kilomètre en aval du village. Les Ilhes, terre plane, bon fonds, facile culture, excellent produit, à deux kilomètres en amont, rive droite. Naturellement ces "Ilhes" doivent se rencontrer un peu partout; nous mentionnerons celles de Sainte-Colombe et Roquefort sur les bords de l'Haïguète, de Saint-Martin-Lis près de l'Aude, de Marsa et Cailla, le long du Rébenty, dont aucune ne forment d'îles, mais qui correspondent toutes à l'idée de bas-côté."
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Par rapport à la grotte de Planèses
"Au-delà de l’Ilhe [du pont d'Alies], la rivière d'Aude va butter contre la base d'une chaîne de rochers, le Sarrat de Cabaillèro, qui l'oblige à prendre une direction à angle droit de l'est à l'ouest jusqu'à sa jonction avec la rivière de Rebenty. Le massif d'une hauteur moyenne de 500 mètres au-dessus de la vallée, est comme coupé en deux par un ravin d'une raideur effrayante, véritable échelle dont le haut s'appuie à une caverne. La noire ouverture de la grotte est béante au-dessus.
Y a-t-il là une caverne à ossements pareille à celles qui ont été visitées et décrites dans les Pyrénées, peut-être bondée de richesses paléontologiques? L'abri, au point de vue pratique seulement, est bien connu des pâtres qui y remisent leurs troupeaux par un temps de pluie où d'orage; et l'intérieur peut les contenir en grand nombre dans une spacieuse salle. Si l'accès présente des difficultés du côté du midi, en revanche la grotte confine à un plateau dit Planèse, couvert de champs et de pâturages, lieu de dépaissance des troupeaux de Saint-Martin.
Cabaillèr-o -cave, subst. caverne.
- lair, subst. reposée, repaire.
- b = v ; a euphonique ; I mouillée.
Construction grammaticale du génitif saxon :
Cave lair refuge de (la) caverne.
Le sol y porte la trace du séjour répété des bêtes à laine : cet amas de matières animales en décomposition expliquerait les dégagements de gaz enflammés qui s'échappent parfois de l'ouverture pendant la nuit."
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La montagne d'En Brosso s'élève au nord-ouest du village [d'Axat, sud de St Martin - aujourd'hui appelée pic d'Embrosse], dominant la vallée et une série de petites crêtes, qui paraissent en être le prolongement vers Mountaddur. Son sommet couvert d'épaisses bruyères justifie son nom : en effet la brosso en languedocien signifie un fourré de bruyères : en anglo-saxon, brush (cf. la brousse en français). De ses pentes une partie est cultivée, une autre partie est soigneusement réservée pour la dépaissance des bêtes à laine pendant l'hiver.
C'est ce qu'on nomme communément un débézo (device, divaïce) = expédient: oui, expédient précieux car toutes les fois que le temps le permet, les troupeaux doivent pâturer au dehors et pour leur santé et par économie domestique. Cette question a assez d'importance pour préoccuper l'administration municipale qui fixe chaque année" la debezo", ordinairement du premier décembre au premier mars.
La syllabe En, se présentant pour la seconde fois et devant se présenter fréquemment demande à être expliquée une fois pour toutes ; En devrait s'écrire n'; et nous le trouvons écrit ainsi dans la chronique romane de la guerre des Albigeois (Histoire du Languedoc), Est-ce une altération du don espagnol. Le don ne peut être appliqué qu'aux noms des hommes nobles ou illustres, comme le van des Pays-Bas ou le von allemand et semble proche parent du thane saxon ? Ou serait-ce plus probablement l'anglais one, un certain. Cette syllabe précède un nom propre ou un pronom, qui en tient lieu: En Bidal, en Simoun. Elle paraît aujourd'hui remplacer l'article dans un sens très restreint, avec une nuance plus positive. Elle est mise aussi devant des dénominations cadastrales qui ont été individualisées. Du reste nos habitudes languedociennes actuelles ne diffèrent guère en cela de celles de nos aïeux. Avec une facilité surprenante on impose comme signe distinctif à un étranger le nom de son village, et ce nom devenant le sien est précédé de "en". Par exemple, un homme originaire de Counôzoul habitant un autre lieu, voit bientôt son nom patronymique tomber dans l'oubli et être remplacé par celui de En Counôzoul.
Celui de Marsa répondra au sobriquet de "En Marsa". C'est ainsi que nous voyons, par extension, les noms de lieux personnalisés et que l'on dit En Brosso, etc."
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Hors Saint-Martin-Lys l'abbé Boudet parle également des dépendances de l'abbaye de Saint Martin et de Duilhac qui est un autre sujet de cette page...
"Plus tard, Axat dont la paroisse était rattachée à l'abbaye de Saint- Martin, fut compris certainement dans le comté de Fenouillèdes."
"Le couvent de Saint-Martin ne négligeait pas cette récolte sur ses terres, lui qui possédait, du côté du lieu-dit Artozoul, une plantation d'oliviers(1). Mais la vallée de l'Aude est la limite extrême de la zone de cet arbre dont la culture était le caractère distinctif du pays de Fenouillèdes.
(1) Confrontat monasterium de una parte in colle de olivis, in via quae venit de Artolose. Histoire du Languedoc, pièces justificatives: le lieu-dit Artozoul existe encore sur le plan cadastral de Saint-Martin."
"Les moines de Saint-Georges dépendaient de l'abbaye de Saint-Martin et appartenaient, par conséquent, à la congrégation de Saint-Maur, ordre de Saint-Benoît. Il est fait mention de l'ermitage de Saint-Georges dans « La haute Vallée de l'Aude » de l'Abbé de Roquelaure (note auteur, livre publié à Carcassonne en 1879)."
"Peut-être au Xe siècle ou au XIe, une église dédiée à saint Vincent s'éleva au point le plus central de la vallée par les soins des bénédictins de l'abbaye de Saint Martin et groupa autour d'elle, sous son autorité religieuse et temporelle, les nouvelles maisons des paysans."
"Et celle de Duillac voisine de la précédente :
Duillack -tug, subst. travail fatigant.
- lack, subst. besoin (d = t).
Construction gramm. du génitif saxon:
Tug lack = nécessité d'un travail opiniâtre."
Théoriquement la langue parlée à St Martin est l'occitan : c'était la langue maternelle de mes grands parents ; même si ma grand mère a toujours refusé de le parler et a imposé le français à sa famille, car elle souhaitait une intégration de ses enfants en leur interdisant l'emploi du patois, langue du pauvre...
Pourtant la toponymie de Saint Martin bien plus ancienne me semblait avoir souvent des consonances qui ressemblaient plus au français qu'à l'occitan.
L'exemple qui me semblait le plus caractéristique était le "col de Gages", nom donné par les Martinlysois au plateau que les quirbajounais appellent, eux, "col d'Agajos"
Mais d'autres exemples me semblaient aller dans le sens d'une francisation des noms de lieu : "Cap de fer" pour la barrière rocheuse que longe le chemin du col de Saint Martin (alors même que le passage qui se trouve à son extrémité sud porte un nom occitan : "Pas du Taïchou" = Blaireau), le ruisseau de "La Borde" qui longe le cap de fer, "Barbefine" une montagne entre Quirbajou et Saint-Martin-Lys. Des vocables plus neutres comme "Lillette", le Clot", "Carbounière".
Aussi j'avais élaboré, dans ma volonté d'expliquer ce que je jugeais incongru toute une série d'hypothèses aussi farfelues les une que les autres :
1) Les moines qui ont fondé l'abbaye de Saint Martin de Lénis venaient du Nord
Pour oser venir s'installer sur le site même d'un culte païen très bien implanté, pour imposer la nouvelle religion d'Etat, il fallait une volonté étrangère au lieu même et à la région d'influence de ce dit lieu. Il ne serait donc pas étonnant que le centre de pouvoir ait voulu imposer la nouvelle religion en chassant l'ancien culte de ses lieux les plus symboliques en envoyant des émissaire depuis de lointains territoires. Je ne serais pas étonné que le monastère de Joucou ait été créée aux même dates sur elle aussi un ancien lieu de culte païen. Sinon pourquoi venir s'installer dans des zones aussi désertes que la vallée de Bollecarne (St Martin) ou des Gorges de Rébenty. On pourrait imaginer un besoin d'isolement mais ces 2 monastères ont eu un personnel conséquent, ont gardé des relations avec le reste du monde et ont accepté des donations ce qui est contraire à la recherche même de l'isolement.
Donc des étrangers, venus du nord s'installent dans la vallée, nomment certains lieux et le vocable reste par respect pour ces hommes saints (conquérants).
Cette thèse se heurtait au fait que les moines d'origine ont vraisemblablement été remplacé par des moines autochtones assez rapidement, alors pourquoi avoir gardé la toponymie proposée à l'origine par les moines découvreurs ?
2) Après le grand massacre de 1573 qui a vraisemblablement saigné très profondément la population de la vallée (quoi que j'en dise dans ma proposition d'histoire de la page sur l'abbaye...). De nouveaux habitants seraient venus du nord avec l'exploitation à outrance de la forêt des Fanges. Des bûcherons sont embauchés de loin pour venir s'installer sur place. Les noms de familles des habitants de Saint Martin prouvent ces origines diverses.
Le nom de Marcerou, le plus répandu (toutes les familles anciennes de Martinlysois ont un Marcerou dans leurs ancêtres), est quasiment spécifique à Saint Martin. S'il peut être interprété comme "petit Marc" on peut en déduire qu'il devait être de ceux qui ont survécu au massacre car ce nom peut avoir été attribué par les moines en référence à l'évangéliste. Par contre les noms de Ganet, Vaquier, Chaubet, Freu, Mounier, Bousquet... (Les registres paroissiaux, cantonaux, d'état civil montrent une variété de nom assez conséquente pour un si petit village aussi isolé) sont vraisemblablement externes et leur arrivée au village a dû intervenir au XVIe / XVIIe siècle.
Avec ces arrivées, l'exploitation de territoires précédemment non utilisés s'est révélée indispensable. Cela a nécessité de désigner avec de nouveaux noms ces "nouveaux" lieux. Leur nouveau propriétaire aurait alors donné un nom en fonction de sa langue maternelle.
3) Des prêtres influents : les noms des curés de Saint Martin ne sont pas particulièrement typés occitan... Ces hommes savaient écrire et donc étaient ceux à qui on faisait appel pour tous les travaux d'écriture, ils écrivaient en français dans les registres paroissiaux, de par leurs activités il avaient aussi du temps à consacrer à des activités diverses comme se promener dans la montagne et communiquer vers l'extérieur. Il ne serait pas particulièrement étonnant qu'un d'eux ait participé à la francisation des noms de lieu.
Mais voilà toute ces belles théories tout aussi vraisemblable qu'elles aient pu me paraître se heurtent à ma méconnaissance de l'occitan, sûrement hérité de ma grand-mère...
Aussi je remercie Renaud Labadie-Savy d'avoir corrigé cette lacune : Il n'y a pas de Francisation dans la toponymie de Saint Martin, en effet
« Par exemple "borde" en occitan "bòrda" se prononce localement exactement comme borde en français du sud. "Cap de fer" se dit pareil en français et en occitan. De même pour les autres toponymes que vous listez : le "a" atone en fin de mot, en occitan local, se prononce comme un "e" muet, comme en catalan par exemple, et non "o" comme à Toulouse. Ainsi Barbefine, Lillette... s'écrivent en occitan "Barba fina" et "L'ilhèta" mais se prononcent Barbefine et Lillette. »
Une Jacotte est un chemin secondaire conduisant à St Jacques de Compostelle.
L'abbé Mazières dans son histoire sur Saint Martin Lys3 soutenait la thèse qu'une Jacotte passait par St Martin (Chemin : Bezu, Saint Martin, Cavirac), ayant trouvé à l'oratoire St Jacques (juste avant d'aborder l'ancien chemin menant à Quillan par dessus les gorges de la Pierre lys) des pierres gravées d'inscriptions. Ces inscriptions l'avaient amené à penser qu'il s'agissait de templiers protecteur de cette Jacotte (Voir le détail de cet article dans la page "presse")
Cette thèse est loin de faire l'unanimité sur le web - en particulier dans l'étude sur les Jacottes du Roussillon...
J'explore - je donnerai ma thèse plus tard
Pour comprendre la suite des événements, il faut se resituer dans l'époque.
Il est facile dans ces conditions d'accuser de Simonie (vente de biens de l'église), ceux qui n'ont pas une maîtrise réelle de leur patrimoine
La donation par testament, faite par Bernard I me parait également source de bien des difficultés et de rancœur, et n'est pas sans conséquence sur le déclassement de l'abbaye. La mort de ce seigneur, prématurée en traversant le Rhône, alors même que précédemment il avait dû se confier à la bénédiction des pères de St Martin rentre dans l'origine de ces difficultés.
Pour ce qui est de Bernard III, il s'agit de :
Une histoire de rancœur, puis d'auto-justification et ensuite de malédiction aboutissant à la mort de notre drôle sans héritier.
Est-il Bernard II ou Bernard III d'ailleurs il parait qu'il y a controverse.
Dans la période entre la donation par l'abbaye de Saint Pons des biens de St Martin à l'archevêché de Narbonne en 1271 à la destruction des bâtiments du monastère en 1573, il n'y a plus de traces écrites sur ce lieu (3 actes dans l'inventaire Rocques 1 portent sur la période mais semblent plus concerner l'archevêché de Narbonne que le monastère).
Cela signifie t'il que ces bâtiments sont désertés ?
Rien n'impose aux moines de libérer les lieux en 1271, mais comment en recruter de nouveaux si ce lieu n'a plus aucun rayonnement externe ?
De fait aucun fils de noble n'est intéressé à venir se perdre à St Martin, rien à gagner dans ce "prieuré" dépouillé de tous ses biens externes, d'où l'absence prévisible d'écrit.
Reste que ce lieu est sacré pour la population locale, et même si ces gens n'ont pour la plupart aucune connaissance de l'écriture, leur foi dans les mystères de ce lieu est suffisamment forte pour générer des vocations.
L'absence d'écrit est donc, somme toute, logique et en phase avec le recrutement effectué par le couvent durant ces 300 ans de vie cachée.
Remarque : de par leur nom les prieurs qui étaient nommés par St Pons étaient vraisemblablement fils de la petite noblesse locale, ce recrutement était rendu possible par le fait que St Martin possédait en propre des sources de revenu externes par des possessions disséminées dans tout le Fenouillèdes : être prieur de St Martin apporté notoriété et revenus.
Avec la donation faite à Narbonne, toutes les terres extérieures à la vallée sont directement exploitées par Narbonne. Les sources de revenues externes au prieuré disparaissent, la notoriété diminue : il n'est plus valorisant pour un fils de noble de prendre le titre de prieur de St Martin.
p 7 ALIÈS (L'), ruisseau, affluant rive droite de l'Aude, qui coule entre les communes d'Axat et de Saint-Martin-Lys. — Regale d'Aliers, 1360 (archi. Aude, G 2, p. 59).
p 9 ARBORAS, fief de l'abbaye de Saint-Martin-Lys, commune de Cailla. — In locum ubi dicitur ad Arborario, 898 (H. L., V, pr. 19, 2°)
p 9 ARBOUIS, ferme, commune de Saint-Martin-Lys. — .Arbuscellum, 870 (H. L. , II, pr. 177). — Villa de Buxo, 954 (H. L. , V, pr. 96). — Alodem in Redensi, in vicaria Teliense cujus vocabulum est Cassiania, 958 (H. L., V, pr. 104, 2°). — Baxioles, 936-1639 (archi. com. Narb., Invent. Rocques, III, 375). — Arbouis, XVIIIe s. (c. de Cass. ). — C'est au col d'Arbouis que s'applique le document suivant : Al col de Baxazen, 1145 (H. L., V, pr. 560, 2°). — Voir Baiba et Cassagnes.
P 11 ARTOZOULS, ferme , commune de Saint-Martin-Lys; anc. prieuré sous le vocable de saint Michel, uni à l'abbaye de Saint-Martin-Lys. — Attosol , 954 (H. L. , V, pr. 96). — Artosolum, 955 (Gall. christ., VI, Instr. , c. 104). — Ecclesia Sancti Michaelis de Arlosolo, 1045 (H. L., V, pr. 224). — Artosol , 1594 (arch. Aude, C. rech. dioc. Alet). — Sainct Michel d'Ortosal, 1042-1639) (arch. com. Narb., Invent. Rocques, III, 389). — Au lien d'Artoul, 1076-1639 (ibid., 390). — Ortosol, 1138-1639 (ibid., 393 ). — Ortozels, 1689 (ibid., I, 683). — Artozoul, 1781 (carte diocèse Alet). — Artauzouls (cadastre).
p 21 BARBEFINE, mont., entre Quirbajou et Saint-Martin-Lys.
p 29 BELVIANES (COUILLADE DE), col légèrement infléchi entre Cap-de-Fer et le Pech-de-Laxet, communes de Saint-Martin-Lys et de Puilaurens.
p 42 BOULUDE, localité disparue, commune de Marsa: l'archevêque de Narbonne en était seigneur en toute justice : l'église dédiée à saint Étienne dépendait de l'abbaye de Saint-Martin-Lys. — Ecclesia Sancti Stephani... in Bolorda, 955 (Gall. christ., VI, Instr., c. 104). — Voluta, 1045 (H. L., V, pr. 224). — Locus de Voluda , 1369 (arch. Aude, G 2, folio 51). —Sainct Estienne de Volude, 1689 (arch. com. Narb., Inventaire. Rocques, III, 288). — Bolude en Sault, 1639 (ibid, II, 360). — Forteresse dite du Caune à Volude, 1639 (ibid., III, 395). — Bolude, métairie 1683 (arch. Aude, G 20). — Boluda, XIIIe s. - XVIIe s.n(Viguerie, II, 172).
p 48 BROSSE (Pic d'en),montagne (700m), sur la rive gauche de l'Aude, point de contact des communes d'Artigues, d'Axat et de Saint-Martin-Lys. — In ipsa Erola, 1045 (H. L. , V, pr. 224). — Pech de la Brousse, 1594 (archi. Aude, C, rech. dioc. Alet, p. 115).— Embrosse (cadastre).
p 65 CAP-DE-FER, montagne (1044m), commune de Saint-Martin-Lys.
p 72 CASSAGNES, localité disparue, aujourd'hui tènement rural, commune de Quillan, sect. B. ; ancien fief de l'abbaye de Saint-Martin-Lys. — Villa quae dicitur Cassanges, 954 (H. L. , V, pr. 96). — Alos cujus vocabulum est Cassiania, 958 (ibid., pr. 104, 2°); Mahul (I, 78) écrit Cassiana. — Cassaignes , 1594 (arch. .Aude, C, rech. dioc. Alet, folio 199).
p 74 CASTEL-D'EN-PRAT, montagne (781m), à la limite des communes de Cailla, de Quirbajou et de Saint-Martin-Lys.
p 89 CIRDOU, fief donné en 992 au monastère de Saint-Martin-Lys et situé au terroir de Cavirac, commune de Belvianes-et-Cavirac. — Cirdou, aut Centoule, 992-1639 (arch. com. Narb., Invent. Rocques, III. 385). — Cirdou, autrement Centoule (ibid., IV, 320).
p 98 CONGOUST (Le), ancien fief de l'abbaye de Saint-Martin-Lys , commune de Saint-Martin-Lys. — Al Congoust. 1076-1639 (arch. com. Narb., Invent. Rocques,III, 390).
p 101 CORONDES (Les) ou Courondes, localité disparue, près du Rébenty, à l'Ouest et commune de Cailla ; prieuré sous le vocable de N.-D., dépendant de l'abbaye de Saint-Martin-Lys. — Ecclesia S. Mariae, quae est in Coronulas, 954 (II. L., V, pr. 96). — Sancta Maria de Coronulis , 1045 (ibid., p. 224). Le Gall. christ. (VI, Instr., c. 104) donne ce document à la date de 955. — De Coronulis, 1045 (ibid., pr. 234). — Nostre Dame de Coronoles, 1639 (arch. com. Narb., Invent., Rocques, III, 372). — Nostre Dame de Coronouls, 1042-1689 (ibid., III, 389). — Courondes, 1781 (carte diocèse. d'Alet).
C'est par erreur que cette carte marque deux localités de ce nom, l'une à Saint-Martin-Lys, l'autre à Cailla. C'est par erreur aussi que l'abbé de Roquelaure (Haute-Vallée de l'Aude, p. 41) identifie Gourondes avec le Caunil.
p 103 COUMAURIOLE, vallée de l'Aude, en amont de Saint-Martin-Lys. — In Combariola, 1045 (H. L. , V, pr. 224).
p 111 CROiX-DE-PEYRES-BLANQUES (La), oratoire, à la limite des communes de Quirbajou et de Saint-Martin-Lys.
p 120 DUNEZ (Comté de). Il est mentionné dans la notice d'une donation faite, au Xe siècle, au monastère de Saint-Martin-Lys; cette donation comprenait le fief de Cirdou, autrement Centoube, au terroir de Cavirac, 992-1639 (arch. com. Narb., Invent. Rocques, II , 385 ; IV, 320). Le terroir Dunensey est compris dans les limites de Cavirac (ibid.,III, 457). — Le comté de Dunes (ibid., III, 385). — Au terroir Duneuse et la combe Sainct Nazaire, 978-1639 (ibid., III, 457). Ce comté n'est mentionné dans aucun autre document ; aussi croyons-nous que l'auteur de l'Inventaire aura confondu Dunez avec la vallée du Lez. — Voir ce mot.
p 126 ESPEZEL, fief, commune de Quillan, mentionné comme confront dans une donation faite à l'abbaye de Saint-Martin-Lys, en 924, d'une pièce de terre sise à Lavail de Notre Dame, confrontant d'auta avec la terre de Saint Paul, dite Espezel, 924-1629 (arch. com. Narb., InvenL Rocques, III, 371).
p 142 FON-DE-LA-FAGE, montagne (815"'), entre Quirbajou et Saint-Martin-Lys.
p 210 LEZ (Le), anc. circonscription territoriale dont une partie appartient aujourd'hui au canton de Quillan, et l'autre à celui d'Axat, dans la vallée de l'Aude. (Notre Bon Abbé n'a vraiment pas envi de situer l'abbaye à Saint Martin Lys... Difficile pourtant de parler de L'abbaye de Saint Martin Lys et ne pas mettre le Lez sur Saint Martin, surtout avec toutes les références associées - limite de la mauvaise foi) — In Alaceitia, 898 (H. L. , V, pr. 19. n° 2). — Lenis, 954 (ibid., pr. 96). — Vallis Bolecarnea, 955 (Gall. christ, VI, Instr., c. 104). — Vallis Bollecarne quae alio nomine vacatur Lenis, 1045 (H.L., V ,pr. 224). — Val de Volcarnie, 1639 (arch. com. Narb., Invent. Rocques , III, cf. 115 et 370).
p 212 LINAS, lieu dit, communes de Belvianes. — Soula de Linas (cadastre de Saint-Martin-Lys , sect. A).
p 284 OLIVIERS (Les), lieu dit, commune de Saint-Martin-Lys. — Collum de Olivis (H. L. , V, pr. 224). — Isle des Oliviers (cadastre). [Je vois plutôt Oulious sur le cadastre...mais c'est pas une ile, on ne parle pas du même cadastre, à voir sur l'ancien - autre nom francisé qui aurait été occitanisé par les habitants ? - sur l'ancien cadastre il y a peut-être plus de références francisées ? à voir]
p 304 Périé (Le), ferme, commune de Saint-Martin-Lys.
p 312 PIERRE-LYS (La), défilé et gorges sauvages, donnant passage à l'Aude et à la route nationale, commune de Saint-Martin-Lys.
p 315 PLA (Le), ancien fief de l'abbaye de Saint-Martin-Lys, commune d'Axat, 1095-1639 (arch. com. Narb., Invent. Rocques, III, 391).
p 343 Rébenty (Moulin de), moulin, au confluent du Rébenty et de l'Aude, commune de Saint-Marlin-Lys.
P 406 SAINT-MARTIN-LYS, commune, canton de Quillan; église paroissiale dédiée à saint Martin. Il y eut, jusqu'en 1070, une abbaye de Bénédictins ; à cette date, elle devint un simple prieuré conventuel dépendant de l'abbaye de Saint-Pons-de-Thomières (Hérault); sénéchaussée de Limoux. C'est à tort que Thomas (Dict. topogr. Hér.) identifie cette abbaye avec Saint-Martin-Lez ; c'est aussi à tort que la carte de l'État-major appelle ce lieu Saint-Martin-de-Taissac ; cette dernière localité est aujourd'hui située dans les Pyrénées-Orientales, commune de S.-Paul-de-Fenouillet, Cette erreur provient d'une mauvaise rédaction du bulletin des lois (Duvergier, XIII, 45 ; arrêté du 13 brum. an X). — Domus Sancti Martini, cujus basilica sita est in territorio Fenioleteuse, 898 (H. L., V, pp. 19, 2°). — Monasterium Sancti Martini quod vocatur Alenis, 955 (Gall. christ., VI, Instr., c. 104). - Ecclesia Sancti Martini quod vocatur Fossados, 958 (Mah. , I, 78). — Cœnobium Sancti Martini de Lenis, 1038 ( H. L. , V, pr. 216 , 1°). — Cœnobium almi confessoris et presulis Martini, quod est fundatum..., in valle antiquitus vocala Bollecarne, quod alio nomine vocatur Lenis, 1045 (ibid., V, pr. 224). — Sanctus Martinus de Petra Lesia, 136o (arch. Aude, G 2, folio 52). — Sainct Martin de la Pierre, 1547 (arch. com. Narb., Invent. Rocques, I, 683). — Sainct Martin, quarante maisons pauvrement basties, ensemble vingt-quartre palus, ayant ledit lieu esté bruslé, les guerres passées, par ceux de la religion prétendue refformée, 1594 (arch. Aude. C, rech. dioc. Alet, folio 114). — Sainct Martin del Lez ..., maison de Sainct Martin del Lez, assise au lieu dit à la val de Volcarnie ..., Sainct Martin del Lez à présent Sainct Martin de la Pierre, 1639 (arch. com. Narb., Invent. Rocques, III, II. 115 et 370). — Sanctus Marlinus de Leso, 1208-XVIIIe s. (Gall. christ., VI, c. 291). — Saint Martin de Pirre Lis. 1781 (Carte diocèse Alet).
Les ruines de l'abbaye sont appelées dans le cadastre : le Couvent (sect. B) ; c'est à tort que la carte du diocèse d'Alet (1781) écrit Courondes, qui était une localité de la commune de Cailla.
p 408 SAINT-MICHEL, anc. chapelle rurale et cimetière, commune de Saint-Martin-Lys, sans date (Lasserre, Rech. hist. Alet, p. 353, note).
p 409 SAINT-OULET, lieu dit, commune de Saint-Martin-Lys. — Terroir de Sainct Oulet, 936-1639 (arch. com. Narb., Invent. Rocques, 111, 35).
p 424 SALINE (La), lieu dit, commune de Saint-Martin-Lys.
P 406 SAINT-MARTIN-LYS, commune, canton de Quillan; égl. paroiss. dédiée à saint Martin. Il y eut, jusqu'en 1070, une abbaye de Bénédictins; à cette date, elle devint un simple prieuré conventuel dépendant de l'abbaye
p 428 SARRAT-DEL-PECH (Le), mont. (938m), commune de Saint-Marlin-Lys.
p 436 SOUGRENS, lieu dit, commune de Saint-Martin-Lys. — Combe du canal de Sogrens, 1639 (arch. com. Narb., Invent. Rocques, III, 398).
p 455 TUILERIE (La), ferme ,commune de Saint-Martin-Lys.
P 477 VILLENEUVE, ferme ruinée, commune de Saint-Martin-Lys. — Une borde appelée Villeneuve , 1594 (ibid. C, rech. Alet, folio 116). — Il existait, sur la rive droite de l'Aude et à 300 mètres en aval du village, un gué appelé par les documents : Gad de Villanova, 1145 (H. L, V, pr. 560, 2°). — Pont-Vieux (vulg.).
Table des forme anciennes
p 493 Bolecarnea, Bollecarnea. Lez (Le).
p 508 Saint-Martin-Lys
p 516 Fossados. Saint-Martin-Lys.
p 517 Gad de Villanova. Villeneuve, commune de Saint-Martin-Lys.
p 569 Sanctus Martinus Alenis. Saint-Martin-Lys.
p 570 Sanctus Martinus de Lenis, de Leso. Saint-Martin-Lys.[...]Sanctus Martinus de Petra Lisia. Saint-Martin-Lys.[...]Sanctus Martinus Fossados. Saint-Martin-Lys.[...]Sanctus Michael de Arto Solo, Artozouls
Je pense que le vieux chemin de Lapradelle passait par ce village qui se trouve en bordure du ruisseau d'Aliès.
Or ce ruisseau sert de limite entre St Martin et Axat jusqu'un peu avant le col du Campérié où Axat fait une enclave rive droite. Le village de Duilhac étant rive droite il est sur la rive de St Martin. Pourtant l'abbé SABARTHÈS4 le situe sur la commune d'Axat.
" DUILLAC, ferme, commune d'Axat. — Duilhac, 1781 (carte diocèse d'Alet). — Dulhiac, XVIIIes. (c de Cass.). — Camperié ( vulg.)."
Aujourd'hui la ferme de Duilhac (ou DUILLAC) a disparu, aussi mon auto-débat n'a d'intérêt que pour essayer de comprendre la forme si particulière sur cette limite entre les 2 communes.
De fait cette ferme devait effectivement appartenir au marquis d'Axat et la terre gérée par la ferme s'étendre des 2 cotés du ruisseau d'Aliès. Cette possession acquise à une époque encore à déterminer explique que la commune de Saint Martin n'aille pas jusqu'au Campérié alors même que ses forêts s'en approchent.
Mais ce n'est pas le seul lieu limitrophe de la commune de St Martin qui porte à réflexion, Le restaurant du Rébenty à Cailla, Le Camping du Pont d'Aliès partiellement à Axat (voire l'office de tourisme et le rond point de l'ours) me posent aussi question. Même le trou du curé n'est pas sur la commune de St Martin...
L'abbé SABARTHÈS4 situe à St Martin ce gué de Villeneuve, il le situe même précisément au pont vieux.
S'il est vraiment au niveau du pont vieux alors, contrairement à ce qu'il écrit par ailleurs, Villeneuve ne serait pas des "fermes ruinées" mais plutôt le village actuel qui se serait formé après le village autour de l'abbaye.
Mais un gué à cet emplacement parait étonnant car le pont vieux a été réalisé à un endroit où l'Aude est la plus étroite, ce qui est contradictoire avec un gué. Il est vrai que l'Aude a pu creuser le gué mais aujourd'hui le pond vieux est l'endroit où l'Aude est peut-être la plus profonde...
Un gué plus réaliste est en face Lillette juste après le couvent, D'autres cas sont possible mais impossibles à identifier sur l'aval de la rivière car l'Aude a été canalisée et détournée lors des travaux de la voie de chemin de fer.
Mais si on conclut que le gué est en aval du couvent alors Villanova est l'ancien village du Gal dont je n'ai pas trouvé de nom. Et là le vocable "ferme ruinée" correspond parfaitement...
Le texte que donne l'abbé Sabarthès en référence (Histoire du Languedoc- Privat, tome V, preuve 560, 2°) amène beaucoup d'autres réflexions (qu'une traduction pourrait éclairer...) : Le gad de Villanova semble être une frontière de vicomté. En partant de l'hypothèse comme notre abbé qu'il s'agit du même lieu et qu'il se trouve dans la vallée de St Martin, on se trouve avec une vallée coupée arbitrairement en 2, avec pour chaque partie des obédiences différentes - un vicomte / une abbaye - et potentiellement des conflits d'intérêt importants entre voisins, ce qui pourrait ensuite expliquer le massacre de 1573...
Sur le plan cadastral actuel, il apparaît une parcelle 106 située dans le champs de l'église.
Cette parcelle apparaissait déjà sur le cadastre de 1833.
Or cette parcelle est incluse dans le partage qui a été réalisé en 1854 entre les habitants du village.
Cette parcelle a donc dû être contestée après. Le propriétaire s'est manifesté ?
En tout cas le partage a dû être remis en cause. Toute la partie haute du partage semble différente du plan de Viguier (le conducteur des travaux de ponts et chaussées de client qui a dessiné le plan du partage des terrains). Est-ce que la contestation du partage a été plus importante ? remettant en cause tout ou partie de ce qui avait été attribué. Le partage n'est alors plus équitablement réparti ?
Je regarderai les délibérations du conseil municipal sur la suite de cette affaire, registre disponible en ligne sur le site des archives départementales, mais la lecture des microfiches me semble à première vue très complexe...
Edition J. Boute, Limoux 1868
Dans cet ouvrage (que je n'ai pas su trouver sur le net dans le chapitre consacré au château de Belvianes il est fait référence à St Martin comme possession des châtelains de Belvianes. Je donne donc ici les extraits que le SESA5 a reproduit dans ses fiches sur Belvianes et donc les références faites sur St Martin.
page 236 et suivantes : "Le château féodal flanqué d'une seule tour, est bâti au bord d'une pente inclinée vers l'Aude. Belvianes parait avoir une origine ancienne. On écrivait autrefois Balbianes (Balbianus) qui semblerait venir du nom de l'empereur de Rome Balbin qui vivait au IIes. Le premier seigneur connu (1389) qui semble originaire de Limoux est est Pierre Amiel Gayraud. Un Gayraud possédait une petite seigneurie près d'Axat du nom de Duillac. Les descendants devinrent propriétaires de Belvianes, du Clat et de la Bastide dans le diocèse d'Alet. L'un des descendants de Gayraud-Duillac s'unit en 1533 avec Elisabeth de Niort qui lui apporte la terre du Clat... En 1487, les habitants de Belvianes se déclarèrent feudataires d'Antoine Gayraud : on parle pour la première fois du château et du hameau de Cabirac (Cabiaraco)... Le château dont il est question dans l'acte de 1487 est celui qu'on voit aujourd'hui sur pied. Elle paraît avoir été refaite dans des temps plus modernes, lorsque la famille Lhuillier en prit possession. Vers la fin du XVIes l'un des fils de Jacques Gayraud seigneur de Belvianes eut plusieurs enfants dont un hérita de la terre de St Martin. Cette terre passa ensuite entre les mains de sa sœur Lucrèce qui l'apporta en dot à Gabriel de Salles Grillon, en 1644. Après la mort de Lucrèce, la terre de St Martin revint aux seigneurs de Belvianes, et, en 1748, elle devint la propriété de François Gayraud, vivant à Quillan dans le célibat.
En 1672, Roger Gayraud fit un dénombrement de ses terres : de Belvianes dont les bornes sont : du coté du levant les terres de la seigneurie de Laval et St Joulia, celles du dit Laval appartenant au sieur Pierre d'Esperonat, seigneur de St Ferriol, et celles du dit St Joulia à Henri de VIVIER seigneur du dit lieu; du couchant avec la seigneurie de Quillan appartenant à François de Foucau archevêque et primat de Narbonne ; du midi avec la seigneurie de St Martin appartenant au héritiers de feu Gabriel de Salles, seigneur de Grillon, et celle de Quirbajou, à Guy Dufour, comte de Pibrac; et d'aquilon avec la seigneurie de Quillan, appartenant au dit seigneur archevêque de Narbonne. La rivière d'Aude passant à travers la dite seigneurie dans les limites de laquelle se trouve enfermée la terre et seigneurie de Cavirac. En tout ce qui est compris dans l'enceinte des bornes... j'ai toute justice haute moyenne et basse... les habitants avaient le droit d'élire leurs consuls. En 1651 Louis Gayraud fils de Pierre Gayraud seigneur de Duillac et de Jeanne Pascal s'unit avec la fille d'un marchand de Villardebelle.
Les Gayraud de Belvianes s'alliaient avec une Demoiselle de Montesquieu qui donnait naissance aux seigneurs de Blazens près de Mirepoix. Les seigneurs de Belvianes donnèrent le jour à un fils qui se signala par son inconduite et qui fut privé des sacrements par Pavillon. Louis, fils de ce seigneur donna naissance à plusieurs filles dont l'une épousé(?) resta célibataire et hérita des terres de Belvianes et St Martin. Elle céda son domaine à son neveu Lhuilier 1770
Le dernier propriétaire fut Fabre de l'Aude 1832.
Monsieur Sabatié a fait publié dans le Courrier de l'Aude des 16 et 19 décembre 1857 dans lequel il revient sur des « anecdotes » mentionnées par les deux biographes de Félix Armand, Jean Pierre Cros Mayrevieille (sous le pseudonyme de J-P De la Croix7) et Louis Amiel8, seraient erronées.
Il indique que Félix Armand l'« honora de son amitié à compter de 1806 jusqu'à sa mort, survenue le 17 décembre 1823. Cette correspondance se compose de 18 lettres ». Il avait occupé un emploi chef de bureau auprès de l'ingénieur des ponts et chaussées, et était devenu chef de division à la préfecture de l'Aude ce qui lui permet d'être particulièrement bien informé sur chacun des points qui le préoccupent. J'ai relevé 4 points sur lesquels je souhaite lancer la discussion.
Félix Armand, en tant que prêtre réfractaire, s'est exilé en Espagne à Sabadell en 1792, la discussion porte sur la date de retour de cet exil
Selon Monsieur Sabatié : « Armand revint, à la sollicitation de ses paroissiens, non pas sous le régime de la Convention(21 septembre 1792 au 26 octobre 1795), c'eût été trop dangereux (Le martyre de l'abbé Beille, de Roquefeuil, exécuté à Carcassonne le 3 ventôse an II, en est une preuve qui ne s'effacera pas de longtemps), mais seulement à l'époque du Directoire, en mai 1797, peu de temps avant le coup d'État du 18 fructidor an 5. ( 4 septembre 1797 ) »
Louis Amiel8 ne me parait pas particulière précis sur la question « De son côté, le proscrit ne souffrait pas moins d'être séparé de son troupeau et surtout de sa route inachevée ; aussi n'hésita-t-il pas à rentrer en France, malgré la Terreur qui durait encore. » sans précision particulière de date.
Jean-Pierre De La Croix7 est beaucoup plus précis : « Ils écrivirent, le 6 Octobre 1796, une lettre où figurent les signatures de tous ceux qui purent prendre la plume à Saint-Martin et aux villages d'alentour. Baptiste Marcerou fut chargé de ce touchant message, et envoyé à Sabadell. Le vieil ami de Félix Armand, l'un des bons ouvriers de la route, passa les Pyrénées et revint accompagné du pasteur chéri. Sa présence fut tacitement autorisée par le gouvernement. Pour lui les foudres de la Convention perdirent de leur fureur, les lois d'exception tombèrent. »
Louis Cardaillac6 est encore plus précis : « Le 6 octobre 1796, Baptiste partit donc de Saint-Martin, monté sur sa mule, en direction de Sabadell. Là, il sut convaincre son curé qui ne demandait qu'à l'être. Le 2 novembre, un groupe de trois personnes s'ébranla donc en direction de la frontière française. » La Date du départ est extraite du journal que tient le médecin de Sabadell Antoni Bosch y Cardellach9.
Comme Sabatié ne connaissait pas personnellement Félix Armand à cette époque et ne fournit pas de document à l'appui de sa thèse, que la pétition des Habitants de St Martin semble clairement établie et datée, que les documents fournis par Louis Cardaillac me semblent convainquant, que le fait que Félix Armand se soit caché dans la troglodyte du Gal est resté dans la tradition orale du village :
Je ne doute pas que Félix Armand soit rentré à St Martin en novembre 1796 et donc bien avant mai 1797
Sur ce point Monsieur Sabatié parait bien placé pour connaître les tenants et aboutissants :
« Le chemin de Quillan au Roquefortès, ayant environ 25 kilomètres de longueur, n'aurait pu obtenir des allocations sur les fonds des ponts et chaussées, s'il n'avait été classé parmi les routes départementales. Aussi ce chemin fut-il compris au tableau des routes départementales, sous le n° 17, non pas en 1821, comme le dit M. Cros, mais bien le 7 janvier 1813 (Moniteur, n° 20, 1er supplément), sur la proposition spéciale du Conseil général du département, exprimée dans sa délibération du 8 mai 1812, session extraordinaire. Tenant la plume auprès de ce Conseil, j'ai en ma possession la minute de cette délibération que je rédigeai alors. »
Ce qu'en disait Jean-Pierre De La Croix (Cros)7 : « Il mit à profit le crédit de M. le duc de Larochefoucauld , qui possédait de vastes forêts non loin de Saint-Martin-Lis, pour faire classer sa route parmi les routes départementales de l'Aude. Ce fut en 1821 qu'il fit légitimer au grand jour par son département, cette fille chérie... »
Louis Cardaillac6 indique lui : « C'est ainsi qu'en 1821, la route devint départementale. Désormais un service de cantonniers à la charge de l'Etat était établi dans la Pierre-Lys »
Mais des informations me paraissent contradictoires dans le propre article de Monsieur Sabatié : "La route du Roquefortès a obtenu de fortes allocations qui ont permis aux ingénieurs de continuer les travaux commencés ou projetés par le curé Armand, lequel depuis 1820 se borna à donner des conseils" : ce qui me fait penser que la déclaration de 1813 même si effective n'a pas vraiment été appliquée. J'en déduis donc que ce n'est que en 1821 que les charges de travaux ont été effectivement prises en compte par le département et qu'avant cette date il s'agissait plutôt de débrouille, d'enveloppes et de financement par des particuliers comme le marquis d'Axat. Je manque de dates pour le percement des gorges de St Georges ainsi que la poursuite de la route vers Axat, puis au delà.
De ce que je comprends ce n'est que depuis 1821 que nous voyons apparaître des devis pour les travaux sur cette route, précédemment les travaux étaient faits de gré à gré et sans devis formalisé. L'apparition du service de cantonnier financé directement par l'Etat (Le département ?) et non sur des fonds propres (subventions déguisées) en 1821 est sûrement la marque de la prise en charge effective de la route par le département.
Monsieur Sabatié indique : « MM. Cros et Amiel affirment dans leurs notices, l'un que Napoléon 1er, l'autre que Louis XVIII avaient adressé à l'humble curé, chacun une lettre de félicitation accompagnée d'un bon sur le trésor.
Recevoir des autographes et de l'or de puissants monarques est une si grande et si rare faveur, que ceux qui sont assez heureux pour en être l'objet se font un honneur d'en informer le public. Armand, d'ailleurs, n'aurait pas manqué aux convenances, et si les lettres des souverains de l'époque lui étaient parvenues, il se serait empressé de les communiquer à son évêque, à M. le préfet et à l'ingénieur en chef du département.
Bien loin de là, Armand a gardé le silence ce qui prouve que MM. Cros et Amiel se sont trompés, en signalant le fait qu'ils ont bénévolement raconté. Ces lettres, au surplus, n'ont pas été trouvées parmi les papiers d'Armand. »
L'abbé Utéza, lui, dans un courrier cité par Louis Amiel, indique : « Quant à la lettre que Napoléon lui écrivit, je ne l'ai pu trouver. Sans doute M. Armand dut la céder à quelqu'un de ses amis, qui la garda. M. Armand la lut à ses paroissiens, ou au moins à quelqu'un d'affidé, puisqu'eux-mêmes m'en ont assuré, et qu'ils retinrent cette phrase si admirable : « La monnaie, dans vos mains, se change en or massif, » en lui en voyant un bon sur sa cassette, comme je le dis à M. Amiel. On savait aussi à Quillan que l'Empereur lui avait écrit. »
Sur ce points les arguments de Monsieur Sabatié me paraissent assez convaincants... Reste pour moi le mystère du ciboire où la tradition orale me parait mériter une attention particulière. Même s'il est fréquent de tout attribuer à Félix Armand, l'histoire de ce ciboire plaide quand même pour une relation épistolaire Napoléon 1er / Félix Armand. Autre hypothèse pour le Ciboire : un don par le mystérieux personnage de retour d'Espagne qui s'est arrêté à St Martin en 1814, un tel don justifierait les doutes formulés par notre bon curé à savoir qu'il s'agissait peut-être du propre frère de l'empereur, en fuite.
Remarque : Félix Armand semble avoir été un fervent monarchiste. L'absence de courriers de l'empereur dans les papiers de Félix Armand et de publicité particulière par rapport à ces courriers pourrait aussi se justifier par cette opposition morale de Félix Armand à l'empereur.
Le courrier transmis par Monsieur Sabatié ne laisse quasiment pas de doute sur le fait que Félix Armand n'ait pas reçu la décoration de son vivant. Et que c'est l'abbé Utéza qui a mal interprété le courrier qui suit et donc propagé une information erronée.
Lettre du ministre de l'intérieur communiquée par Félix Armand à Sabatié alors qu'il cherchait à savoir qui avait pu faire la demande en son nom « Monsieur, Je n'ai point perdu de vue votre demande ni vos titres pour la décoration de la Légion d'honneur, mais le petit nombre de croix que mon département avait à répartir entre des hommes dont les services ne pouvaient rester plus longtemps sans récompense, ne m'a pas permis de vous comprendre dans la promotion qui a eu lieu. Je saisirai avec plaisir les nouvelles occasions qui pourront se présenter de solliciter pour vous, de Sa Majesté, la faveur que vous ambitionnez. »
Louis Amiel ayant jusque là fait représenter Félix Armand dans les gravures accompagnant ces articles avec une décoration accrochée à son habit a réagi ainsi à l'article de Monsieur Sabatié : « Que fait un bout de ruban ou le brevet après un tel titre ? Dans les bibliothèques publiques on applique la même estampille aux romans de M. d'Arlincourt et aux Pensées de Pascal ; supposez qu'on ait oublié l'estampille sur les Pensées, en quoi Pascal est-il amoindri, en quoi M. d'Arlincourt est-il grandi ? »
Suivant en ceci Louis Amiel, j'ai maintenu la légion d'honneur sur l'article Wikipédia sur Félix Armand...(idem pour les lettres de Napoléon et de Louis XVIII)
Cette question fait suite à l'article du Vigneron Narbonnais du 21/06/1888 indiquant dans une note de bas de page : "(1) Le nom de Pierre-Lis, que l'on donne aujourd'hui à ce passage, n'est que l'abréviation de celui de la Pierre-Lisse employé d'abord, lequel était tiré lui-même de la forme et de l'aspect dénudé des roches perpendiculaires qui, de chaque côté, resserrent le lit de la rivière."
Il se trouve qu'au XIXe siècle le nom de Pierre-Lisse fut souvent employé pour désigner la Pierre-Lys, voir par exemple les photos Cochet et Trutat de la page sur l'iconographie de la Pierre-Lys et nombre d'articles de presse reproduits à la page presse
Mais cette terminologie n'est de fait qu'apparue avec la révolution et la chasse au "Lis", rappelant sûrement trop la royauté. Ainsi St Martin de la Pierre Lis est devenu Saint Martin de Taissac et les Gorges de la Pierre lys qui tenaient leur nom de l'Abbaye St Martin de Lez sont devenus abusivement les gorges de Pierre-Lisse.
Il est amusant de lire comment le journaliste essaie de trouver une justification à une terminologie récente, d'autant que "Lisse" est un terme français dans un pays qui parlait peu cette langue...
Pons de Torrilles (ou Poncius de Torrellis - trouvé avec l'orthographe Ponc ou Ponce de Torrellis) serait né au XIIIe siècle à Saint-Martin-Lys d'après certains ouvrages de la fin du XIXe siècle
Voici ce que nous raconte de lui l'ouvrage Les Frères prêcheurs en Gascogne au XIIIe et au XIVe siècle : chapitres, couvents et notices / documents inédits publiés pour la Société historique de Gascogne par C. Douais - 1885 (gallica.bnf.fr/)
Poncius de Torrellis de villa [Sancti] Martini prope Limosum. Né à Saint-Martin-de-Taissac (Aude); entre dans l'ordre au couvent de Carcassonne; étudiant des Naturalia au couvent de Béziers, en 1284; étudiant de théologie au couvent de Narbonne, en 1286, et au couvent de Montpellier, en 1287, en 1288 et en 1289; sous-lecteur au couvent de Béziers, en 1290; lecteur de théologie au couvent de Rodez, en 1297; prieur du couvent de Figeac, de 1298 à 1300; lecteur de théologie au couvent d'Albi, en 1303; prieur du couvent d'Albi, de 1306 à 1307; visiteur, en 1306, des couvents de Cahors, de Montauban, d'Albi et de Castres; en 1307, des couvents de Bayonne, d'Orthez, de Saint-Sever et de Morlaas; meurt à Limoux, le 24 octobre 1309.
L'information est reprise dans le "Répertoire des sources historiques du moyen âge : biobibliographie. Vol. 2, J-Z / par Ulysse Chevalier" en 1890 : Torrellis (Ponce de), de St-Martin de Taissac (Aude), dominicain à Carcassonne, 1284, mort à Limoux 1309 Oct. 24.
De fait ce dominicain est principalement connu grâce aux ouvrages de Bernard Gui, inquisiteur de Toulouse pour avoir fait leurs études de théologie ensemble à Béziers, puis à Narbonne et Montpellier, C'est ce même Bernard Gui qui donnera la date précise de sa mort.
Mais pour le lieu de Naissance une autre origine est proposée dans un autre ouvrage (et malheureusement me parait plus convaincante)
Bulletin de la Commission archéologique et littéraire de l'arrondissement de Narbonne (tome III) / 1894
Decimus septimus prior [Carcassonensis] frater Poncius de Torrellis de Villa Martino (Villemartin, commune de Gaja-et-Villedieu, près Limoux (Aude)) de prope Limosum successit fratri Bertrando memorato...,anno Domini M CCC IIII . Prior fuit anno I° et dimidio.
Notandum hic incidenter quod, anno Domini M CCC IIII, in vigilia sancti Andree, fuerunt suspensi Carcassone XL. homines de Limoso propter proditionem in qua consenserant contra regem Francie, ut terram redderent régi alteri; et alii plurimi aufugerunt. Et postmodum fuit villa Limosi condempnata in magna peccunie quantitate et privata consulatu.
Notre homme serait plutôt né à Villemartin qu'à Saint-Martin de Taissac (devenu Saint-Martin-Lys)
Quand on regarde le plan de la ligne de chemin de fer en détail au niveau d'Axat on remarque la longue boucle qu'il a été nécessaire de faire pour que Axat ait "sa" gare au milieu du village et ne soit pas coupé en 2 pour autant.
Cette carte de 1950 montre la voie ferrée du Campérié à St Martin Lys. Elle est issue de Geoportail
La gare d'Axat et le viaduc de Canals au loin...
Ce trajet étonnant car rallongeant de bien 10 minutes le parcours par rapport à un passage le long du ruisseau d'Aliès /Crémade se justifiait-il économiquement ou techniquement ?
De prime abord une gare au pont d'Aliès, à mi-chemin entre les 2 existantes d'Axat et de Saint-Martin-Lys parait plus logique. Même si le but de chacun est de gagner du temps de trajet, les 2 kilomètres supplémentaires à faire pour gagner la gare pouvaient être compensés par un trajet en train plus court.
D'après les articles de presses collectés à la page consacrée à l'historique de la voie-ferrée à St Martin, le débat a bien eu lieu. Valait-il mieux creuser un grand tunnel au Campérié plutôt que de faire 3 tunnels plus petits, de traverser 3 fois l'Aude (au lieu d'une fois), dont une fois avec le grand viaduc de Canals de 192 m à la sortie d'Axat.
Un des avantages de la grande boucle, outre celui d'éviter aux gens du Roquefortès et du Donezan (Ariège) de traverser Axat, était de permettre d'amorcer lentement la montée du col du Campérié
Est-ce la capacité des motrices de l'époque qui a finalement imposé ce détour alors que 20 ans avant des ingénieurs proposaient le tout droit ? Ou est-ce l'espoir qu'Axat l'industrielle et sa zone relativement déserte jusqu'aux gorges de Saint-Georges pourrait connaître une expansion économique ?
Les aciéries de Lorraine avaient déjà largement condamnées les petites forges du lieu : que restait-il encore, autre que quelques scieries ?
Autre point qu'il faut éventuellement noter, le détour d'Axat permettait de rallonger le parcours dans le département de l'Aude de plus de 3 kilomètres faisant passer à plus de 20 km la distance entre Quillan et la frontière avec les Pyrénées Orientales, permettant ainsi au Conseil Général de l'Aude de mieux justifier le financement de la construction de la ligne...
Reste que le transport de passager n'a jamais été à la hauteur des espérances. La compagnie des chemins de fer du Midi a qui on avait imposé, plus que concédé, l'exploitation de cette voie, n'y a jamais cru et à mis en place des horaires de train incongrus (Arrêt de plus de 3 heures à Quillan) qui n'ont pas permis de populariser la ligne. Pour moi (avis personnel), le détour d'Axat en est grandement responsable...
Mais finalement, aujourd'hui, ce sont ces tunnels et ces ponts qui font le charme du train touristique TPCF qui a repris la ligne.
Commentaire de Jean-Pierre Lescure sur cette question : "Au chapitre sur la gare d'Axat, je pense que la solution choisie, était avant tout la meilleure, pour associer la nécessité que Axat devait avoir une gare et également le besoin d'avoir de la longueur de voie pour rattraper le niveau du fait de la ligne, sans atteindre des rampes supérieures aux valeurs maximums possible. La notion de longueur de ligne et de temps de parcours étant des soucis de nos jour, pas à l'époque. Il faut comprendre que les transports passaient de la vitesse de 5km/h à 40 ou 60 km/h ce qui était énorme. Après cette ligne n'a jamais atteint des rendements important car les territoires traversés étaient peu peuplés et les gens ne bougeaient pas beaucoup. A ce sujet j'ai eu entre les mains une carte postale envoyée par le chef de gare de Lapradelle courant 1918 à ses parents. Le texte est éloquent et nous donne déjà de bonnes indications sur la vie de la ligne."
Le chanoine Sabarthès dans son "Dictionnaire topographique du département de l'Aude" indique "C'est aussi à tort que la carte de l'État-major appelle ce lieu Saint-Martin-de-Taissac ; cette dernière localité est aujourd'hui située dans les Pyrénées-Orientales, commune de S.-Paul-de-Fenouillet, Cette erreur provient d'une mauvaise rédaction du bulletin des lois (Duvergier, XIII, 45 ; arrêté du 13 brum. an X)."
qu'il confirme dans son "étude Onomastique sur SAINT-MARTIN-LYS (AUDE) de 1925 : "Mais quelques années plus lard se produisit dans le vocable de cette commune un changement que rien ne justifiait. Dans le Bulletin des Lois (Cf. Duvergier, Collection complète des loi, décrets, XIII, p. 148.), décret du 13 brumaire an X, on l'appela «Saint-Martin-de-Teissac»; et cette erreur se répandit dans les usages de l'administration civile et surtout de l'administration ecclésiastique. Les registres de l'état civil moderne, depuis au moins 1823 jusqu'en 1832, paraphés par Barthe d'Huleau, président du tribunal de première instance de Limoux, portent, en tête, «Saint-Martin-de-Taissac».
Effectivement le décret du 4 Novembre 1801 ( 13 Brumaire an 10). — (III.B.134 ,n.° 1019.) "ARRÊTÉ portant Réduction des Justices de paix du Département de l’Aude" indique pour Quillan. dans la liste des villes et village en dépendant : "Saint-Martin-de-Teissac". Nom qui sera revu et corrigé 2 ans plus tard de "Teissac" en "Taissac" suite à une Rectification de la nomenclature des communes de l'Aude.
Pourtant il semble que l'appellation Saint-Martin-de-Taissac pour Saint-Martin-Lys soit antérieure à 1801, en effet dès 1853 dans "Le royaume de France, et les etats de Lorraine" de Pierre Doisy la liste des villes et village du diocèse d'Alet comporte un seul Saint Martin (Saint Martin de Taissac) et un Taissac avec chacun un vingtaine de feu ce qui me laisse à penser que le Saint Martin de Taissac est bien notre Saint Martin. (la même liste apparaît également en 1761 (et éditions suivantes) dans "Historique et politique des Gaules et de la France" de l'Abbé Jean-Joseph EXPILLY).
L'abbé Henri Boudet avance une explication particulière de ce déterminatif "de Taissac" dans "Du Nom de Narbonne et exemples d'interprétation des mots gaulois par les racines saxonnes et l'anglais" : "[Taxo ou de Taïx = ancien nom de Limoux] C'était une simple allusion au sol calcaire boueux par les habitants de Limoux, ou non il s'agit plutôt d'une désignation spécifique des conditions de la rivière Atax à ce point de son chemin ? Pour en revenir à la source de l'Atax, la même forme de Taxo ou de Taïx existe toujours à Saint-Martin Lys, également connue sous le nom de Saint-Martin de Taissac. La présence de la préposition "de" avant Taissac est susceptible de se souvenir de ses anciens liens avec la ville de Limoux."
Les déterminatifs de "Teissac" et "Taissac" sont restés attachés à St Martin tout le XIX°siècle et jusqu'au début du XX°siècle dans différent ouvrage (cf les pages "presse").
Lors de l'établissement du cadastre des communes du canton de Quillan en 1826, un géomètre a déterminé les limites entre chacune des communes (Validé par un arrêté du 15 septembre 1829).
Les discussions qui ont découlé de l'arpentage effectué sont relatées dans le registre des affaires communales
(Remarque : Je n'ai pas trouvé dans dans les registres de Belvianes la délibération du 24 avril 1826 dont il est question dans le relevé de décision ci-dessus - par contre j'ai trouvé dans le 2ième registre p 75 de Belvianes, acte du 31 juillet 1859 une délibération par rapport à la délimitation entre Belvianes et Quirbajou qui fait référence au même document du 23 novembre 1594 sur la recherche générale des terrains de Belvianes (il y est aussi question d'un chemin de la Teulière...).
La commune de St-Martin n'acceptera pas le découpage et pendant plus de 85 ans cherchera à retrouver ses droits sur cette parcelle de forêt dans laquelle les habitants avaient eu jusque là un droit d'usage. Ce droit d'usage était tombé avec l'attribution de ce bois à Belvianes.
Dans "La Situation financière des communes en 1912" la superficie du village est indiquée à 1204 hectares (comme depuis la première édition de 1878). Or "La Situation financière des communes en 1913" note une superficie de 1046 hectares (cette superficie restera celle de la commune jusqu'à la dernière édition que j'ai pu lire - 1923) (ce bulletin du ministère de l'intérieur était édité annuellement).
Est-ce qu'à cette date la commune a fini par abandonner ses démarches pour récupérer cette forêt ? Démarches qui ont dû coûter cher en impôts puisque la commune paye des impôts sur la surface cadastrale de la commune. Est ce que cette différence de superficie entraînait le paiement d'impôt à la fois par Belvianes et St Martin sur les même terrains ?
Aux archives départementales se trouve un échange épistolaire entre la mairie de St Martin (Décision du conseil municipal du 09 octobre 1891) et la préfecture (étude pour réponse du 24 octobre 1891). Je reproduirai ultérieurement ces documents - les photos prises n'étant pas suffisamment claires pour permettre de mettre directement les images.
A venir un forum où ces questions et bien d'autres pourront être débattues. Ce forum risque d'impliquer un déplacement du site. A voir en fonction de la popularité de ce site et de son forum...
1Bibliothèque municipale de Narbonne, Inventaire Rocques des actes et documents de l'archevêché de Narbonne, t. III (1639), folios 370-400.
3Compte-rendu d’une recherche historique à Saint-Martin-Lys, MSASC (Mémoires de la Société des Arts et des Sciences de Carcassonne), 4e série, t. IV, années 1960-1962 par l’abbé Maurice Mazières.
4"Dictionnaire topographique du département de l'Aude comprenant les noms de lieu anciens et modernes" par l'abbé SABARTHÈS)
5SESA fiches sur Belvianes-Cavirac
6Louis Cardaillac, Félix Armand et son temps, Un siècle d'histoire dans les Pyrénées Audoises (1740-1840), Montfort-sur-Boulzane, L. Cardaillac, 2011, 253 p. (ISBN 978-2-7466-3701-6)
7Vie de Félix Armand, curé de Saint-Martin, diocèse de Carcassonne; Auteur de la route de la Pierre-Lis" par M. J.-P. DE LA CROIX.(Jean Pierre Cros Mayrevieille))
8 Félix Armand, curé de Saint-Martin-Lys: sa vie et son œuvre de Louis Amiel (1859).
9Antoni Bosch y Cardellach, Memoria de las cosas notables de la Vila de Sabadell, comensant en desembre de 1787, Barcelona, Editorial Mediterrànca, 2003 (réédition)