Saint Martin Lys -
Archives départementales de L'Aude

Visite des 7 et 8 novembre 2019

Ma Visite éclair aux archives départementales de l'Aude (41 avenue Claude Bernard – 11000 Carcassonne) m'a permis de constater la richesse du fond par rapport à la vie quotidienne des Martinlysois depuis la révolution.
L'accueil aux archives est remarquable, chaque membre du personnel en charge de cet accueil se met en quatre pour permettre de satisfaire la recherche de tous les visiteurs. Je les en remercie
Comme ma visite fut bien trop brève pour exploiter consciencieusement les données que j'ai parcourues, j'ai eu l'impression qu'une exploitation méthodique était nécessaire.
De fait, du temps passé, je n'ai pu consulter que les décisions du conseil municipal de 1805 à 1935 et les échanges liés à ces décisions. J'ai constaté que beaucoup de documents manquaient (en particulier des plans), sûrement dû aux déménagements successifs de ces archives de la commune depuis cette époque. De plus un reclassement de l'ensemble des documents serait nécessaire, des documents d'un même sujet apparaissant dans des dossiers différents, les documents d'un même "sujet" ne sont pas classés par date et sont souvent mélangés dans la même pochette, rendant difficile une vision chronologique des faits et actions. Beaucoup de bordures de document sont abîmées : Après avoir remis dans les pochettes les documents il restait souvent de minuscules résidus de papier sur mon bureau d'étude, a priori non écrit de ce que j'ai pu voir, mais ceci montre bien la fragilité de ces documents (et ce n'est pas la qualité catastrophique de mes photos qui permettra de les historiser...)

J'ai consulté à cette occasion les dossiers 2OP 2780 (école, mairie, bienfaisance), 2781 (église, eau, électricité et téléphone), 2782 (voirie - vision mairie), 2783 (voirie - vision agent Voyer administratif) (les 2782 et 2783 portent sur les mêmes chemins / pont... Le 2783 me parait mieux conservé et avec plus de documentations techniques mais sur moins de travaux). Quelques documents apparaissent sur la vente ou l'achat de terrains, l'utilisation de terrains communaux, et les produits de ventes de bois ou de pierres, sur le personnel employé - garde champêtre et cantonnier, cours aux adultes par l'instituteur... Il est amusant en tournant quelques pages de passer de l'an 13 (pluviôse) à l'empire, puis à la royauté et encore à l'empire puis à la république toujours par hasard et généralement dans le désordre, avec des formules de présentation et de courtoisie placées là par l'écrivain public ou le secrétaire de mairie quand le maire savait mal (ou pas) lire. Amusant de trouver le tampon de la mairie marqué "Saint martin de Taissac" jusqu'en 1853 alors que tout le monde parle de St Martin Lis (avec un "i", le "y" est apparu après)

St Martin Lys, tampon officiel de la mairie de St Martin

Non habitué à ce type de recherche, j'ai eu beaucoup de mal à décrypter certaines écritures qui me sont restés hermétiques, Je n'ai que tardivement compris que le résumé d'un acte "récent" était indiqué dans la colonne gauche, aussi il est certain que je n'ai pas su voir l'intérêt que pouvait présenter certains documents parcourus trop vite ou carrément sautés, non aidé en cela par le mélange chronique dans un dossier de mille feuillets.
Ainsi par exemple de ce mélange, pour le dossier sur l'école, la construction de l'école commence au 2/3 du dossier, après avoir parcouru les diverses maintenances qu'ont occasionnées les tempêtes et l'humidité (ainsi que les occupants) sur le bâtiment. Et après la construction, il reste encore de nombreux documents de maintenance à parcourir. J'ai même trouvé des documents qui concernaient l'école dans d'autres fascicules du même dossier ou carrément dans un autre dossier.
Comme exemple de document découvert, ce courrier plutôt cocasse du maire de 1933, Grégoire Marcérou, courrier qui nécessita un échange épistolaire par sous-préfecture interposée... (pour la réponse je vous laisse aller la consulter aux archives...)

St Martin Lys, l'école courrier cocasse de 1933

Reste que j'y ai vu la vie du village et ces disputes occasionnées par chaque décision structurante du conseil municipal racontées par des pétitions ou par des récriminations lors d'enquêtes d'utilité publique.
Même sur des décisions ayant reçu l'agrément des 52 chefs de familles de la commune, il y a eu des plaintes après le partage (cf page abbaye - partage du vieux couvent). Le pire me semble avec la fontaine publique installée au niveau du lavoir... Où les propriétaires de terrains riverains du coté droit du ruisseau du FOUNT (ça y est j'ai enfin son nom...) craignaient de ne plus pouvoir irriguer. Ou cet épisode d'échange de terrain en 1912 où l'ancien maire Zéphirin DUMONT se plaignait qu'on échange sans son consentement un de ses terrains, décision selon lui directement prise à son encontre par le nouveau maire. Maire qu'il s'est bien chargé de dénigrer sur sa façon de gérer les fonds de bienfaisance (donnés à un conseiller municipal qui n'était pas particulièrement dans le besoin selon l'avis de Zéphirin).
Zéphirin Dumont a été le maire pendant la grande période des travaux des années 1885 - 1895 (pont, école, mairie, rénovation du presbytère et de l'église, chemin de planèze. Il l'était toujours pour la période du chemin de fer, de la route de Quirbajou, de la construction du pont de l'âne sur le chemin de Planèze. Il n'a pas hésité à faire des procès contre la comtesse Fabre pour essayer de récupérer des bois au dessus de St Martin (par exemple), ou a essayé de faire changer les limites de la commune constatant que St martin avait été floué en 1829 au bénéfice de Belvianes, est entré en conflit avec l'abbé Pelofy sur le paiement d'inhumations non réalisées. Il est même redevenu maire en 1920... Ce personnage bien que résident sur la commune de Cailla (le Rébenty est à Cailla... encore un mystère du découpage de 1829 ? ) est resté au conseil municipal pendant plus de soixante dix ans.

Il reste émouvant de voir ses ancêtres apparaître au gré des discussions comme Alfred Béziat ou Bézia suivant le document, souvent secrétaire des réunions du conseil municipal après 1926 et ses 30 ovins autorisés à pâturer dans les terrains communaux.

Visite du jeudi 22 octobre 2020

A cette occasion j'ai pu accédé à de nombreux dossiers plus ou moins pertinents...

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