Mon Grand-père maternel.
A participé à la rénovation de ma maison de St Martin Lys en 1956, en préparation de sa retraite, en transformant la bergerie en maison d'habitation.
Joseph était de St Martin, née d'une famille d'immigré espagnol de deuxième génération : Son grand père avait quitté l'Espagne - Catalogne - pour raison économique et avait trouvé refuge à Saint Martin.
Joseph, photo de son brevet militaire et du duplicata de permis de conduire (photo transmise par Hervé Lebrun)
Il a épousé Noëlle Bézia qui vivait au village, ils ont fait leur école primaire dans la même classe.
Il a débuté sa vie professionnelle comme cantonnier en accompagnant son père. Que de fois m'a-t-il montré sur les routes de la haute vallée les parapets qu'il avait mis en place...
Puis poussé par son épouse qui l'a forcé à étudier ses cours de préparation à l'examen (que de dictée a t'il du subir...), il est devenu gendarme.
Joseph, en tenue
Il a vécu la débâcle de 1940, en voyant la souffrance des populations en fuite, et a été soulagé par la signature de l'armistice.
Très souvent en déplacement (dont en Tunisie) il a peu vu ces deux filles, Maggy et Jacquy (7 ans plus jeune). En charge de la cantine, il est devenu avec le temps plutôt rond... dépassant les 100 kilos pour ses 1m 80.
A la retraite à St Martin, il est devenu premier adjoint des maires Albert Lefrançois, puis Georges Marcerou, plus par obligation que par conviction.
Après la démission contrainte de Albert Lefrançois. Le conseil municipal devait se choisir un nouveau maire et des adjoints. Pour célébrer la nomination prévisible de mon grand-père comme premier adjoint, j'avais convaincu mon cousin et ma cousine de faire une ronde autour de mon grand-père. Malheur nous en pris. "Arrêtez ça ! J'ai assez soucis comme ça !" C'est la seule fois que je l'ai vu se mettre en colère, lui d'un tempérament apparemment si constant.
Chasseur, pécheur, ramasseur de truffes, il a pris en charge l'entretien de presque tous les jardins de La Borde et de sa vigne. Fauchant les terrains des autres, pour le foin des lapins ? Il m'a montré comment créer un arrosage avec siphon pour arroser les fraisiers du dessus de la maison : le tuyau plongé dans l'eau pour éviter toute bulle d'air, bouché à chaque extrémité était positionné un coté dans la source du tunnel, l'autre dans le champs de fraises, ensuite il suffisait de déboucher d'abord coté sources puis coté champ situé un peu en contre bas... et l'eau se mettait à couler (l'effet siphon se moquant de la gravité dès lors que le point de fuite est plus bas que la source d'eau).
Pour l'avoir suivi dans chacun des jardins qu'il entretenait, je peux dire qu'il a toujours su trouver comment arroser ces champs, avec un moteur en pompant depuis la rivière ou depuis un puits qu'il entretenait régulièrement.
Suite à l'inondation de 1963 qui a emporté une grande partie de notre jardin, de grand travaux ont été entrepris pour construire la digue qui protège la maison avec des gavions empilés et une fondation cimentée immergée (qui commence à partir à la rivière...), le mur est accroché à la pointe du chien, qui repose sur la montagne d'après les calculs de mon grand-père, ce qui a vraisemblablement accéléré le creusement du gouffre qui apparaît à ce niveau. (Mon grand père paternel aurait contribué à faire transiter des cailloux depuis l'autre coté de la rivière, grâce à un système inventé par mon grand oncle François)
Que de mur a t'il construit, que de cabane a t-il faites (pour les poules par exemple, emportée par une nouvelle crue de l'Aude en 1975),
Sous la grande terrasse il avait aménagé son atelier qui sentait bon le bois coupé. Que de sciures, le sol en été complètement recouvert sur les 15 mètres de long. Et au fond cet établi et tous ces outils mystérieux que je n'avais pas le droit de toucher.
Sa connaissance des chemins du pays pour nous les faire découvrir.
Joseph Ventura 1907 1985