Saint Martin Lys -
la Croix

Lieu de procession des martinlysois

Vue de la croix d'en bas

St Martin Lys, massif de la croix, vue de La Borde

massif de la croix, vue de La Borde
La croix est sur le deuxième à pic en partant du sommet (difficile à voir sur cette photo...)

St Martin Lys, massif de la croix, vue de La Borde (gros plan)

rocher de la croix, vue de La Borde

St Martin Lys, massif de la croix, vue de La Borde (gros plan)

rocher de la croix, vue du village

Point de Vue de la croix

Pour accéder à la croix prendre le chemin de Quirbajou / col de gage qui part juste après les poubelles à gauche de la route et passe au dessus de "Aude Escape", longe l'ancienne voie (dé)ferrée, passe sur le petit tunnel et fait le tour du massif. Même si le chemin n'est pas parfaitement entretenu..., il reste agréable avec des points de vue sympathique sur le Gal en particulier et l'entrée des gorges de la Pierre-lys. Arrivé quasiment au sommet du massif (cf photo) un chemin part vers la droite en direction de Quirbajou : préférer continuer tout droit. Après un passage du chemin en Z longeant le rocher à gauche, s'ouvre un espace plus dégagé avec de grands sapins, c'est le sommet du massif, même si le chemin continue de monter vers le col de gage.
regardez bien à votre gauche, il y a un espèce de chemin à lapin qui monte raide et passe à coté d'un grand sapin, monter. Vous vous trouvez alors sur un petit plateau qui descend en pente douce. Suivre la pente jusqu'à arriver à un petit à-pic. Alors à votre gauche entre 2 arbres, vous pourrez voir un petit sentier qui descend à presque 45 degrés, il faut le suivre. Une fois descendu, en restant à peu près à même hauteur sur une trentaine de mètres (il n'y a plus vraiment de chemin, peut-être un sentier ?), vous arriverez par hasard à la croix (on ne la voit pas à moins d'y avoir le nez dessus...) - elle se trouve sur la droite du pseudo sentier, mais quand on arrive au rocher on n'a pas vraiment le choix du chemin et on la trouve facilement.

St Martin Lys, le plan cadastral pour se rendre à la croix

le plan cadastral pour se rendre à la croix
le tracé à suivre est dessiné en rouge

St Martin Lys, la croix

La croix, objet de notre randonnée

Le Point de vue permet de voir de l'entrée des gorges de la Pierre-Lys jusqu'à planèses et au delà. Ici ne sont donnés que quelques exemples de vue. D'autres sont disponibles sur les pages qui traitent du lieu (pêcherie, gal, planèses...)

St Martin Lys, depuis la croix

St Martin Lys depuis la croix

St Martin Lys, depuis la croix rive gauche

St Martin Lys rive gauche depuis la croix

St Martin Lys, col de St Martin et Ruisseau de La Borde

Col de St Martin et Ruisseau de La Borde
le ruisseau porte bizarrement le même nom que le bord de l'Aude...

Origine de la croix

Le conte du bûcheron

L'histoire que me racontait ma grand-mère

Marinette était la plus jolie des filles du village, dont son père était le chef. Mais cette année là, les récoltes avaient été mauvaises et pour compenser le manque de nourriture et le froid qui s'annonçait les hommes avaient du partir couper encore plus de bois que d'habitude pour le vendre au marché de Quillan. Pour Marinette, c'était la morte saison, mais elle savait où trouver des champignons, ces succulents pieds de mouton oranges et duveteux. Si elle en ramenait assez, elle pourrait nourrir sa famille, ses petits frères pour une journée de plus. Aussi Marinette partit de bon matin sans prévenir personne, dès les premiers rayons de soleil et monta vers le col d'Agajos où elle pourrait faire sa cueillette tout en grimpant. Arrivée aux champs au dessus du village elle s'écarta du chemin pour voir si elle ne pourrait pas faire quelques découvertes appétissante. Quelle ne fut pas sa surprise d'apercevoir un ourson. En cette saison les ours commencent leur hibernage et il n'est pas normal d'en trouver un si jeune par hasard. Aussi elle le pensa perdu et s'en approcha pour le caresser et lui donner quelques baies qu'elle venait de trouver. Malheur lui en pris car, venue d'on ne sait où, se pointa sa mère grognant, debout sur ses deux pattes arrières et donc bien plus grande qu'elle. Marinette affolée, tenta bien-sûr de s'enfuir, laissant la son panier presque rempli. Mais où aller ? elle se savait cernée par la montagne et son seul chemin de repli coupé. Elle n'ignorait pas que beaucoup plus bas, il y avait une coupe où les gens du village ramassaient leur bois aussi elle se mit à crier pour les avertir du danger qui la poursuivait. Mais elle savait aussi que là où elle se trouvait jamais elle ne pourrait les rejoindre. Toujours poursuivie par la bête elle finit par se trouver coincé sur le rocher. De là haut elle voyait son village, le clocher et même sa petite maison où elle se disait qu'elle aurait du rester. Elle ne pouvait plus reculer. il ne lui restait plus qu'à espérer que l'ourse ait peur du vide et ne s'avance pas plus.
Or son oncle l'avait effectivement entendue depuis la coupe appeler au secours. Il avait reconnu sa voie de petite fille et s'était précipité vers le haut de la montagne qu'il connaissait mieux que sa poche. Il avait su, poussé par l'urgence, escalader les précipices qui lui barraient la route. Tout en gardant sa hache bien levée, il s'approcha de la bête enragée. Est-ce son instinct ou la peur de ce nouvel arrivant, mais alors l'animal pris de folie s'avança, pris Marinette dans ses bras et l’entraîna avec lui dans une chute mortelle.
L'oncle affligé, ne sachant s'il était responsable de cet horrible accident, retrouva les corps enchevêtrés l'un dans l'autre, la fillette écrasée par le corps de son meurtrier. Pour faire pénitence l'oncle, après avoir déposé le corps de sa nièce au village est remonté choisir le plus beau chêne vert pour en faire une croix et l'a placé en haut du rocher depuis lequel la fillette était tombée.

Cette histoire est confirmé par Louis Amiel dans "Félix Armand, curé de Saint-Martin-Lys, sa vie et son œuvre"

Non loin de là, sur le Versant de la rive droite, s'élève un village avec son modeste clocher, que surplombent de la rive opposée de formidables rochers surmontés d'une croix *.
* Cette croix a été plantée en mémoire d'un événement aussi tragique que singulier. On raconte qu'une fille de Saint-Martin, enlevée par un ours, aurait trouvé la mort au fond du précipice avec son ravisseur, qui y serait tombé en reculant devant la hache du bûcheron attiré par les cris de la victime."

Protection du village

Mais de l'abbé Utéza (Courrier du 22 novembre 1838 à Jules Blancard rapporté dans le même ouvrage que ci-dessus...), on append :

La croix qui est sur la montagne au levant, dite de Saint-Michel, en vue du village, en deçà de laquelle était la chapelle de Saint-Michel, où l'on trouva des ossements il y a deux ans, cette croix, de cœur de chêne, date d'un temps immémorial; les deux autres, plantées au pic de la montagne, il y a six ans, pour la dévotion des fidèles : l'une est entre le levant et au midi, sur la crête de la montagne percée à jour; et l'autre en face du village, au couchant, de la hauteur de 10 pieds, au sommet de la montagne la plus saillante"

Or la chapelle Saint-Michel se trouve à Artosoul et donc la croix qui "date d"un temps immémorial" se trouvait au Pas du Taïchou (voir § chemin de Lapradelle) et pas sur le massif de la croix. Notre croix daterait de 1832 et a été placée là par l'abbé Utéza "pour la dévotion des fidèles".

Ce qui correspond mieux avec ce que me racontait mon grand père :

Le rocher au dessus du village peut se décrocher et entraîner des dégâts considérables. Chaque année une procession était organisée vers cette croix. Tout le village participait en suivant son curé. Et allait prier pour que la roche ne se détache pas et que le village soit préservé. Ce chemin de croix s'est perdu avec le temps, mais lorsque mon grand père a dû partir nous chercher quand nous étions perdus (voir ci-dessous) il a su retrouver les traces de son ancien lieu de pèlerinage.

Première expérience

Au village, tous les soirs, les jeunes se rassemblaient sur le banc de la place pour discuter (principalement les filles les plus âgées, et entre elles, aussi j'étais pas friand de ces soirées...). Ce jour là, constatant qu'elles ne l'avaient pas encore , et qu'à leur connaissance personne n'y montait plus jamais, elles décidèrent qu'on devait tenter l'aventure : aller à la croix. Pour cela il nous fallait trouver un adulte pour nous accompagner, ce fut Félicie qui donna son accord, elle devait avoir à l'époque près de soixante-dix ans... Ma grand mère n'était pas rassurée du tout (peut être à cause de l'histoire qu'elle nous racontait...) et elle a réussi à convaincre ma cousine de ne pas nous accompagner, mais les trois garçons étaient de la partie.
Nous étions équipés : gourdes pour boire, bouts de chiffon pour marquer notre chemin et savoir nous retrouver pour rentrer.
On a fini par partir, tous, de notre maison vers les 10h30, bien tard pour une telle expédition. On est monté en suivant le vieux chemin de Quirbajou (comme je l'ai décrit plus haut), le chemin était encore plus mal entretenu qu'il ne l'est aujourd'hui. Notre premier étonnement fut de devoir contourner la montagne et, arrivés au plus haut, de découvrir que la croix n'y était pas. Quelqu'une a dû finir par l'apercevoir en contre-bas car on s'est mis à descendre, à explorer chaque mètre carré sans rien découvrir. Moi, le plus jeune de l'expédition, javais abandonné tout espoir de trouver et laissais chercher les autres. Finalement, à force de monter, puis redescendre, on a fini par trouver le passage pour arriver au point de vue tant recherché. On a crié pour faire savoir à tout le village, au monde entier peut être, qu'on était finalement arrivé. On a salué toutes les petites fourmis qu'on pouvait apercevoir, dont ma grand-mère donnant la main ma cousine qui nous saluait à son tour. Il devait être déjà 13 heures et la faim commençait à tirailler beaucoup d'estomacs...
Alors a eu lieu une grande concertation entre les filles et Félicie. Félicie était déjà bien fatiguée de toute cette marche. Aussi laissa t-elle les autres décider. Pour la plus grande, pas de doute, il y avait un raccourci : là où Raphël faisait son bois, on devait pouvoir passer et rejoindre plus vite le village, et enfin manger.
Et nous voilà, descendre en ligne droite. Oh, ce devait effectivement être plus court... mais on se trouva rapidement devant un précipice avec l'impossibilité de passer. La responsable de notre déconvenue a tenté de jouer les éclaireurs en essayant de descendre plus loin dans une coulée de ruisseau à sec. Mais est bientôt remontée, découragée. Plus bas c'était pire, nous ne pourrions pas passer. Combien de temps est-on resté là à hésiter ? Moi, tout ce que je peux en dire, c'est que j'étais dans l'incapacité morale de remonter.
Puis d'un coup on a entendu des cris, quelqu'un venait à notre secours, nous disant de ne plus bouger. Nous avons crié à notre tour pour nous faire repérer et cela jusqu'au moment où j'ai aperçu mon gros grand père s'extraire des fourrés. L'inquiétude de ma grand-mère avait fini par être contagieuse et avait fini par convaincre Joseph que nous étions perdus. Il a pris son picassou, une espèce de serpette très pratique pour couper les branches et est parti dans la montagne, certain que nous avions accidentellement suivi l'ancien chemin de croix. A coup de picassou, il a refait le chemin suffisamment praticable pour qu'un bande de cinq gamins et une vieille puisse le suivre et remonter exactement au point où nous avions choisi de prendre ce faux raccourci. La coupe de Raphël était bien plus bas et ne communiquait pas avec la croix...
Ce ne fut que vers 15h30 que nous avons pu retrouver Noëlle en pleur. Elle a invité Félicie à venir manger avec nous et raconter nos péripéties. A tel point que je m'en souviens encore.

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