En bas du canal de la vache, dans les débuts de la montée, se trouve une cavité facile d'accès dans laquelle on peut rentrer et se tenir debout (largement), mais qui est très peu profonde : un bon abris contre la pluie pour les bouviers ou les bergers du Gal, lieu de rencontre par un tel temps. C'est la deuxième grotte que nous fit découvrir mon grand père lors de nos recherches spéléologiques, la première étant le chapeau de Napoléon.
Mais cette grotte n'était qu'un prémisse, car une rumeur courait au village comme quoi Albert aurait découvert une petite grotte dans les parages. Et la configuration de celle de mon grand père ne semblait pas correspondre à la description. Aussi nous avons cherché, remarqué un trou en hauteur juste au dessus de cette cavité, mais trop haut pour pouvoir être atteint au vu de notre équipement. Mais par hasard, comme je décidais de suivre la paroi par la coulée et en remontant une fissure rocheuse, je découvris, caché derrières des chênes verts faméliques, une ouverture dans la roche située presque à la perpendiculaire de la cavité précédente. En y rentrant le tunnel formait presque un U, il aboutissait au grand jour (le trou que nous avions remarqué d'en bas) et juste avant d'arriver au bout, une fosse dont nous ne pouvions apercevoir le fond, nous interdisait d'atteindre cette sortie. Après avoir rameuté tout le monde (frère, père et grand père), j'appréciais la vue, fier de ma découverte, quand mon frère aîné bascula en reculant dans le vide d'un trou noir que nous n'avions pas encore remarqué. Ce n'est qu'à ce moment que nous avons sorti nos torches et avons constaté qu'une grotte se poursuivait dans la montagne. Et pas qu'un peu... Cette cavité doit se prolonger sur plus de 300 mètres. A l'époque encore non explorée et encore moins saccagée, nous avons découvert tout du long des frises de dentelle de pierre, quelques stalactites ou mites de taille modeste avec leur environ 10 cm de diamètre mais nombreuses et parfois transformées en véritable pilier. Pas d'intersection, un chemin unique à une variante prés et un passage, tout au bout, un peu étroit et en contre bas que nous n'avons pas exploré cette première fois. La grotte est descendante dans son cheminement à l'intérieur de la montagne. Il ne semble pas qu'elle ait servi découlement pour un quelconque ruisseau. Le moment ou elle est la plus belle est quand il y a des infiltrations d'eau qui forment de petits lacs. A un moment la voûte particulièrement haute laisse soupçonner qu'une cavité parallèle existe bien au dessus. Je n'ai jamais essayé de grimper pour m'en assurer...
Mais lors de mes dernières visites, j'ai été choqué par les déprédations que cette grotte a subi (ça m'a rappelé ma visite à Bétharram...) : Plus une concrétion entière, et pas par hasard car les restes avaient été emportés (pour un marché noir de la concrétion ?). Un désastre visuel pour moi qui l'ai connue intacte. De la peinture directement sur les parois pour indiquer la hauteur d'un trou, d'un passage : Son entrée visible de la route, même si en hauteur, l'a trahie. Les pillards, sous prétexte de spéléologie, l'ont repérée et en ont profité pour la violer.
Pendant longtemps je me suis refusé d'y retourner, trop choqué par les déprédations qu'avait subi ce lieu de paix.
Ce mois de Juin 2024, j'ai quand même décidé d'y amener Amédine. Finalement j'ai eu l'impression que la grotte s'était partiellement régénérée, en tout cas la grotte garde une beauté certaine malgré la sècheresse de la région qui a fait disparaitre les petits petits trous d'eau qui la jalonnait.
De cette cavité, on peut constater des trous de lumière qui correspondent à des accès possible par la cavité supérieure