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Avec nos remerciements à Danielle Aniort, notre guide lors de cette escursion.
L'ancienne paroisse de Combret, dépendant de l'abbaye de St Martin, s'est vidée au bénéfice d'Escouloubre, établie en contre bas sur des terres beaucoup plus clémentes.
François Mis dans son histoire de l'église d'Escouloubre - 7 mai 1804 - travaux réalisés dans l'espoir de leur incorporation à l'Histoire Générale du Languedoc - disait de Combret :
"L'église de Saint-Peyre exista jusque vers la fin du onzième siècle. Tant qu'elle exista les habitants de villages ou hameaux Dés Colobre, à présent Escouloubre, et toutes les bordes en dépendantes, Usson, Rouze, Mijanes, Artigues ect. s'y rendaient pour entendre les offices.
Tous le terroir était couvert de bois, il n'y avait qu'un seul passage ou chemin pour aller d'Escouloubre à Saint-Peyre, qui était le col Messadé qui conserve encore son nom, c'est à dire "pas" ou "passage", pour aller à la messe, d'Escouloubre à Saint-Peyre."
Sur un espace dégagé entre les montagnes se trouve l'assise d'un batiment carré qui pourrait être les fondations de l'église Saint Pierre de Combret, au vu de son orientation
Les murs extérieurs de l'église
depuis le carré de l'église
Autour de l'église
En 1858, fut inauguré le canal d'irrigation que fit creuser l'abbé d'Esperonnat, curé d'Escouloubre, pour amener les eaux de l'Aude jusque dans les champs de la commune d'Escouloubre
Le canal d'irrigation de l'Abbé d'Esperonnat
Article du Courrier de l'Aude du 04 août 1858 sur ce canal par F. POMIÉS.
A Escouloubre où l'avait accompagné le premier magistrat de l'arrondissement et un membre du Conseil général, Mgr. de la Bouillerie ne s'occupa pas seulement de son œuvre spirituelle, il voulut consacrer une journée entière à un travail qui a déjà reçu les encouragements de plusieurs sociétés d'agriculture et la haute approbation du Conseil général de l'Aude. On comprend que nous voulons parler du canal d'irrigation d'Escouloubre, œuvre capitale pour la prospérité de ces contrées et dont l'initiative appartient à M. d'Espéronnat, curé de cette paroisse.
Monseigneur suivit le tracé du projet, accompagné de M. le Sous-préfet Aubertin, de M. d'Espéronnat lui-même, d'un grand nombre de desservants des paroisses voisines et de l'entière population de la commune. Arrivés sur les bords du torrent dont les eaux aussi abondantes que limpides doivent alimenter le canal, clergé et montagnards firent halte, et M. le Sous-préfet prenant la parole, fit, dans une chaleureuse allocution l'éloge de cette œuvre, œuvre aussi sainte que méritoire, digne de tous les encouragements et qui rappelle les généreux efforts qui ont illustré le curé Armand.
Monseigneur prit la parole après l'administrateur si dignement placé à la tête de l'arrondissement et nous sommes heureux de pouvoir donner un résumé succint de son discours.
Le prélat commença par remercier M. le Sous-préfet et des témoignages d'affectueuse vénération qu'il avait recueillis de sa bouche et de la démarche importante que ce magistral avait bien voulu faire en faveur de l'œuvre naissante de l'un de ses bien aimés fils dans le sacerdoce. Puis rappelant l'allusion que M. le Sous-Préfet avait faite aux travaux de Félix Armand, Monseigneur ajouta que ce rapprochement ne lui avait point échappé lui-même, et que, dans une lettre récente adressée a son clergé, il avait écrit une phrase qui était un voile transparent. Un voile, pour qu'aucune modestie ne fut blessée ; un voile transparent, pour qu'aucun mérite ne fut méconnu. Entrant alors dans l'appréciation de l'œuvre Monseigneur insista principalement sur cette pensée que le prêtre, mieux que tout autre, savait donner aux œuvres charitables leur caractère de vraie grandeur et de haute moralité parce qu'il savait mieux que tout autre leur imprimer un caractère chrétien. Sa Grandeur se plût à présenter l'œuvre de M. le curé d'Escouloubre comme un symbole précisément des œuvres charitables dirigées par le prêtre. Il s'agit effectivement ici de la construction d'un canal. Le canal suppose une source que la main de l'homme n'a pas crée, mais l'homme fait dévier la source et la dirige vers les lieux qu'il veut fertiliser. Parfaite image de la charité ; celle-ci a sa source dans l'amour de Dieu, mais cet amour en passant par le canal des œuvres devient l'amour des hommes, et ce dernier dirigé à son tour, fertilise toutes nos stérilités et guérit toutes nos misères ; or, ajouta le prélat, le prêtre connaît mieux que tout autre le secret de la source qui est l'amour de Dieu ; mieux que tout autre il sait les liens de transition qui existent entre l'amour de Dieu et l' amour des hommes ; mieux que tout autre enfin il dirige la charité vers nos maux véritables. Venant ensuite à l'œuvre elle même qui faisait l'objet de la réunion, Monseigneur fit voir dans M. le curé d'Escouloubre, le saint prêtre puisant la pensée de son oeuvre aux pieds de l'autel et la source du divin amour. Puis il développa au point de vue moral charitable et chrétien, les grâces de toute sorte, qui à la suite de ce travail entrepris sous la direction du pasteur, se répandraient sur ses fidèles paroissiens, avec autant d'abondance que les eaux symboliques du canal qu'il creusait. Et de même enfin que l'eau en descendant de sa source coule jusqu'à l'Océan, Monseigneur exprima l'espoir que ces nombreuses grâces de charité et de mobilisation, en fécondant l'esprit et le cœur des paroissiens d'Escouloubre, les porteraient jusqu'à cet océan où nous devons tous tendre : celui de l'éternelle gloire dans le sein de Dieu.
M. le curé d'Escouloubre prit à son tour la parole pour remercier les éminents voyageurs qui l'avaient honoré de leur visite. Il leur dit en quelques mots bien sentis qu'il acceptait avec la plus vive reconnaissance au nom de ses paroissiens, les sympathiques éloges qu'on venait de lui décerner ; qu' il les recevait comme un encouragement à ce travail dont ils allaient presser l'exécution. Faisant ensuite allusion au discours de Monseigneur, il promit d'appeler dans les âmes les eaux salutaires de la grâce en même temps qu'il rafraîchirait par le nouveau canal l'aridité de ces campagnes. De nombreuses acclamations suivirent ces dernières paroles et ainsi finit une journée qui fait présager pour ces contrées un avenir de prospérité jusqu'ici inconnu.
Panneau signalétique à l'entrée d'Escouloubre
L'église d'Escouloubre vue de l'extérieur
Le guerrier de pierre dans le mur de l'église
Cette tête est incorporée, à hauteur d'homme, dans le mur de l'église donnant sur la rue montante
Plaque commémorative à l'entrée de l'église
Intérieur de l'église, d'une blancheur éclatante
Intérieur de l'église, grenier
Mécanisme de l'ancienne horloge
Statuaire à l'entrée de l'église
Le bénitier à l'entrée de l'église aurait été rapporté de l'ancienne église de Combret d'après François Mis
L'abreuvoir à coté de l'église
Lors du percement de la nationale 118 en bord d'Aude, une route à flanc de montagne permis de monter depuis les gorges de l'Aude jusqu'à Escouloubre. Ce chemin étroit a nécessité le percement d'un tunnel à mis pente.
Pont à l'entrée d'Escouloubre, coté de route de Gesse
Tunnel vu en redescendant dans la vallée