Saint Martin Lys - Presbytère

La maison de Félix Armand

Le presbytère et l'église furent construits à l'initiative de Monseigneur Nicolas Pavillon suite à une visite faite à St Martin pour Bénir une enfant malade en 1639 :

Un jour, dans une de ses visites extraordinaires au village d'Axat, il apprit qu'il y avait un malade dans un petit hameau du voisinage, nommé Saint-Martin-de-la Pierre-Lys, qu'on lui dit n'être d'aucune paroisse et dont les habitants étaient souvent en peine d'avoir des prêtres, pour les secourir dans leurs maladies, à cause de la difficulté des chemins. Ils étaient, en effet, si impraticables, que les plus hardis avaient peine à se résoudre d'y passer.
Tout ce qu'on en put dire d'effrayant à notre saint prélat ne put arrêter son zèle. Plus les pauvres gens étaient abandonnés, plus il se crut obligé d'aller à leur secours. Après avoir traversé des endroits fort difficiles, il eut à passer par le pas de Lesplandy, qui est un bout d'un chemin long d'environ quatre toises, sur un rocher uni et fort incliné.
Vers le milieu l'on trouve de petites cavités où il faut nécessairement mettre le pied, quoiqu'on ne s'y puisse asseoir qu'avec peine, et au risque, si l'on fait un faux pas, de tomber le long du rocher qui, à quelque distance, porte à plomb sur une rivière.

Ce passage est si dangereux que, quoique les gens du pays y soient accoutumés de jeunesse, il ne laisse pas d'en périr quelquefois. Ce fut à ce danger éminent que s'exposa notre charitable pasteur pour aller chercher ses brebis, qu'il trouva véritablement abandonnées.

Ces pauvres gens étaient dans une ignorance extrême, quoique assez réglés dans leurs mœurs. La personne malade, pour laquelle il s'était transporté dans ce lieu, était une fille, paralytique dès l'enfance, en qui il trouva de la piété; il l'instruisit, la confessa et la disposa à recevoir la communion qu'il lui promit de lui apporter le lendemain.

Au lieu de retourner à Axat, il alla dire la messe à Cailla, qui est à peu près à la même distance, et où l'on ne peut arriver que par des chemins presque aussi difficiles que ceux qu'il avait trouvés le jour précédent. Il monta, le Saint-Sacrement à la main, des montagnes escarpées et passa la rivière d'Aude, qui coule entre ces montagnes, sur une planche assez élevée au-dessus de l'eau, fort étroite et longue, et dont les branlements causés par la pesanteur du corps étaient capables de faire tourner la tête. L'ecclésiastique qui l'accompagnait l'ayant prié de lui remettre le Saint-Sacrement, pour passer avec plus de facilité : Il sera, lui dit-il, mon soutien.

Après avoir fait communier la malade, il visita soigneusement les lieux pour voir quelles mesures on pourrait prendre, afin de procurer à ces pauvres habitants des secours dont ils étaient absolument dépourvus. Il apprit qu'il y avait eu autrefois, dans ce désert, un monastère de bénédictins dont on voyait encore les masures et qui, n'étant plus qu'un bénéfice simple, était alors possédé par un ecclésiastique de Carcassonne. Après avoir engagé cet ecclésiastique à lui en faire la démission, il l'érigea en cure et fit bâtir une église et un presbytère et fit choix d'un excellent prêtre qu'il chargea de la conduite de ces ouailles, jusqu'alors abandonnées. Pour éviter, dans son retour à Axat, le mauvais pas de Lesplandy où il avait couru risque de la vie, il prit une route qu'on lui indiqua, plus longue de deux grandes lieues, et qui, quoique très-difficile, était moins dangereuse. Mais, comme ce rocher par où il avait passé était le chemin ordinaire, il fit creuser et élever une muraille d'appui, pour faciliter le passage aux voyageurs.
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St Martin Lys, presbytère St Martin Lys, plaques du presbytère

Le presbytère
Accolée à l'église, cette grande bâtisse a accueilli Félix Armand.

St Martin Lys, plan du presbytère

plan du presbytère avant la rénovation de 1889

1Vie de Monsieur Pavillon, évêque d'Alet, tome 1, Antoine de La Chassagne, 1738, page 69.

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